Au PAD, le design d’abord

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 13 mars 2013 - 774 mots

Sous son éclectisme apparent, le Pavillon des arts et du design s’impose avant tout comme le salon de référence pour les arts décoratifs des XXe et XXIe siècles.

Cette année, le PAD (Pavillon des arts et du design) ouvre ses portes le 27 mars pour cinq jours d’exposition, au lieu de quatre habituellement, dans le cadre verdoyant du jardin des Tuileries, un emplacement parisien de choix. Côté scène, l’édition se présente bien, avec la présence d’une majorité de galeries de design historique et contemporain qui font la réputation du PAD. Côté coulisses, les choses ne sont pas si simples qu’elles paraissent. « Nous avons fait le plein des exposants mi-février au lieu de fin décembre », reconnaît l’organisateur du salon, Patrick Perrin, qui évoque « une conjoncture plus difficile cette année ». Cependant, la qualité n’est pas désavouée, le PAD n’étant pas prêt à accepter le tout-venant. « Au contraire, en plus du comité de sélection des objets, nous avons mis en place pour la première fois un comité de sélection des participants composé d’une douzaine de professionnels présents sur le PAD. Cela a un peu retardé la validation des inscriptions. Nous avons refusé certaines candidatures, indique-t-il. In fine, nous couvrons toutes les grandes périodes des arts décoratifs des XXe et XXIe siècles. C’était le but. »

Le parcours du PAD démarre avec des œuvres de la fin du XIXe siècle, témoignant des débuts de la modernité, avec Didier Luttenbacher de l’Atelier DL (Paris) qui a orienté sa présentation sur « les créations de la Manufacture nationale de Sèvres, mais aussi d’artistes tel Taxile Doat, dont les recherches sur les céramiques vers 1900 vont aider à la naissance d’une des formes de la modernité ». Franck Laigneau (Paris) propose un focus sur le renouveau des arts en Finlande qui, à la même époque, a donné naissance au carélianisme. Outre le travail Art déco du Lyonnais André Sornay présenté par le galeriste parisien Alain Marcelpoil, les créateurs majeurs des années 1920 comme André Groult, Armand Albert Rateau et Jacques Émile Ruhlmann sont promus par la galerie Mathivet (Paris). Pour les années 1950, la galerie Matthieu Richard (Paris) offre un solo show sur le travail de Mathieu Matégot. Pascal Cuisinier (Paris) s’arrête sur l’année 1961 qu’il qualifie d’« ultra-chic », en reconstituant le mobilier et les luminaires d’un appartement de cette année phare.

Les décennies suivantes sont notamment illustrées par des luminaires de Max Ingrand pour Fontana Arte et du mobilier signé Yonel Lebovici chez Jacques Lacoste (Paris) ; du mobilier néo pop coloré de Guy de Rougemont chez Diane de Polignac (Paris) ; des luminaires conçus dans les trois dernières décennies par Ingo Maurer chez François Laffanour (galerie Downtown, Paris), ou encore les sculptures acidulées de Jean-Claude Farhi à la galerie Yves Gastou (Paris).

Le Brésil et la Scandinavie
Parmi les nouveaux exposants, la galerie James, installée depuis un an aux puces de Saint-Ouen (marché Serpette) et spécialisée dans le mobilier moderniste brésilien (1945-1970), présente des pièces de Joaquim Tenreiro, Sergio Rodrigues et Oscar Niemeyer. Le design contemporain se décline chez une douzaine de professionnels parmi lesquels la Galerie Italienne (Paris) avec du mobilier de Mattia Bonetti ; la galerie Gabrielle Ammann (Cologne) et les œuvres du duo Nucleo et de Wolfs Jung ; la galerie Maria Wettergren (Paris) qui est focalisée sur la nouvelle scène scandinave. Quant à la galerie Gosserez, elle propose les créations de designers les plus prometteurs de la scène européenne : les Français Piergil Fourquié et Grégoire de Lafforest, l’Allemand Valentin Loellmann, ou les Hollandais Os and Oos dont la lampe Occultation, présentée l’an dernier en exclusivité au PAD, vient de remporter le prestigieux Wallpaper Design Awards 2013.

En complément, l’art moderne et contemporain, les arts premiers, l’art d’Asie et l’archéologie trouvent aisément leur place au PAD, mais davantage à des fins de décoration que de collection. Deux nouveaux exposants de ces disciplines viennent tenter les acheteurs dans cette direction : Jean-Christophe Charbonnier (Paris), grand spécialiste des arts du Japon aux temps des samouraïs, et David Ghezelbash (Paris) pour les antiquités classiques. Le premier expose une sélection de masques, casques et armures de seigneurs japonais choisis pour la modernité de leurs formes. Jouant la proximité avec le Musée du Louvre, le second veut séduire avec de la jolie statuaire gréco-romaine représentant des héros, dieux et déesses telle Vénus aux formes avantageuses

Le Pavillon des Arts et du Design (PAD)

Nombre d’exposants : 65
Nombre de visiteurs en 2012 : 45 000

17e édition, du 27 mars au 1er avril, tlj 11h-20h, nocturne le 29 mars jusqu’à 22h, jardin des Tuileries, esplanade des Feuillants, 234, rue de Rivoli, 75001 Paris, www.pad-fairs.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°387 du 15 mars 2013, avec le titre suivant : Au PAD, le design d’abord

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