Art et communication

Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1996 - 352 mots

Que l’art se ressource dans la consommation ou que la publicité s’approprie les artistes ou leurs œuvres, l’un comme l’autre sont des outils de communication et participent à la vie de la cité. Cette nouvelle rubrique présentera chaque mois une création où l’art et la publicité se rejoignent...

Pour célébrer ses fruits, Pétrole Hahn s’offre une toile géante de 100 m2, signée Hervé Di Rosa et exposée sur le parvis de La Défense du 28 octobre au 5 novembre. L’idée a tout naturellement germé dans la tête de l’annonceur dans la pure logique de ses produits, les extraits de fruits (orange, citron, bergamote) étant les ingrédients principaux de la gamme des lotions et shampooings Pétrole Hahn. Le choix du peintre Hervé Di Rosa – Médi­terranéen avec un penchant naturel pour les couleurs chaudes et vives de son pays – s’est quasiment imposé de lui-même. Proche de l’art populaire, il se déclare en parfaite adéquation avec l’image de Pétrole Hahn, peinture et produit exprimant tous deux la force et la vitalité. C’est un peu sa "madeleine de Proust" : Pétrole Hahn fait en effet partie de son passé, de l’environnement social et familial de son enfance. Il retrouve là les thèmes pastoraux qu’il abordait il y a quelques années. Vu l’ampleur du travail, Di Rosa a commencé sa toile quinze  jours avant l’accrochage. Trans­portée roulée, elle a été fignolée et signée en direct par l’artiste sur le parvis de La Défense, le 28 octobre dernier. Dernière touche artistique à ce tutti frutti, aux quatre coins de la toile, des diffuseurs de parfum aux senteurs de Pétrole Hahn embaumeront les passants. La toile restera la propriété de Procter & Gamble, qui a versé 200 000 francs à Di Rosa. Pour l’artiste, la publicité, à condition qu’elle s’inscrive dans son mode de pensée, fait partie de sa vie. C’est l’agence Saatchi & Saatchi qui gère la communication grand public de la marque.

Du 22 novembre au 20 décembre, Hervé Di Rosa exposera ses œuvres réalisées en pays abyssin sur des peaux parcheminées de zébus, à la galerie Louis Carré, 10 avenue de Messine 75008 Paris

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°30 du 1 novembre 1996, avec le titre suivant : Art et communication

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