Le pape François avait validé avant son décès le processus de béatification de l’architecte de la basilique de Barcelone, qui nécessite encore la reconnaissance d’un miracle.
1852 Antoni Gaudí grandit à Reus en Catalogne, son père est chaudronnier. Très tôt, il développe un intérêt pour la géométrie, les formes de la nature et les matériaux. En 1873, il entre à l’École provinciale d’architecture de Barcelone, où il obtient son diplôme en 1878. À sa remise de diplôme, son professeur Elies Rogent s’exclame : « Je ne sais si nous avons diplômé un fou ou un génie. » Une formule qui accompagnera Gaudí tout au long de sa vie. Il commence son parcours professionnel avec des petites commandes, dont le pavillon de la Coopérative ouvrière de Mataró.
1883 Il reçoit la commande de la Casa Vicens, à Barcelone, et reprend la responsabilité du chantier de la Sagrada Família – les fondations venaient à peine d’être terminées –, projet qu’il transforme radicalement. L’église néogothique devient peu à peu un manifeste spirituel, symbiose de foi, d’art et de technique. Il applique ses recherches sur la statique naturelle, les courbes hyperboliques et les jeux de lumière, intégrant chaque élément dans une symbolique religieuse précise. Il conduit en parallèle d’autres projets dont le palais épiscopal d’Astorga (1887-1993) et la Casa Botines à León (1891–1894), deux réalisations de style néogothique.
1906 L’année 1906 marque un sommet dans la carrière de Gaudí. Il emménage dans une maison du parc Güell, qu’il a conçue avec son fidèle mécène Eusebi Güell. Cette même année, il livre la Casa Batlló, manifeste flamboyant de son style : façade ondulante, balcon en masque, toit en arêtes de dragon. L’année suivante, il conçoit la Casa Milà, surnommée La Pedrera en raison de son apparence minérale. Jugée provocante, la maison est attaquée par la presse. À partir de 1914, il abandonne ses autres commandes pour se consacrer exclusivement au chantier de la Sagrada Família. Il vit alors en ascète dans son atelier du chantier, priant, dessinant, modelant.
1926 Le 7 juin 1926, Gaudí est renversé par un tramway alors qu’il se rend, comme chaque jour, à la Sagrada Família. Méconnu du grand public, vêtu de façon négligée, il n’est pas immédiatement identifié. Il meurt trois jours plus tard, le 10 juin, à l’hôpital de la Sainte-Croix. Sa mort suscite une grande émotion populaire. Des milliers de Barcelonais accompagnent son cercueil jusqu’à la crypte de la Sagrada Família, où il est enterré. À son décès, moins d’un quart de l’église est construite : la crypte, l’abside et le déambulatoire, la façade de la Nativité et quatre tours sur les 18 prévues.
2025 Le 4 avril 2025, le pape François signe l’un de ses derniers décrets sur la béatification d’Antoni Gaudí, reconnaissant ses vertus héroïques. C’est l’aboutissement d’un long processus engagé en 2003 par l’archevêché de Barcelone. Le Vatican souligne l’exemplarité d’une vie d’artiste entièrement tournée vers Dieu, marquée par l’humilité, la pauvreté et l’adoration du Créateur à travers l’œuvre architecturale. La Sagrada Família, toujours en construction, est perçue comme un prolongement de cette foi bâtie pierre à pierre. Gaudí devient ainsi le premier architecte reconnu « vénérable » par l’Église, en attente d’un miracle pour la canonisation.
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Antoni Gaudí, architecte : L’architecte de la Sagrada Família en voie de béatification
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°654 du 25 avril 2025, avec le titre suivant : Antoni Gaudí, architecte : L’architecte de la Sagrada Família en voie de béatification









