Albion aime le Japon

Musées londoniens recherchent financements japonais

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 13 juin 1997 - 461 mots

Quelques-unes des plus belles œuvres d’art conservées à Londres parcourront bientôt le Japon. Deux raisons expliquent cet exode : l’organisation au Japon du festival britannique \"UK 98\" et, surtout, les travaux engagés par bon nombre de grands musées londoniens qui les poussent à rechercher des financements complémentaires.

LONDRES (de notre correspondant). Plusieurs musées londoniens entreprennent des travaux de rénovation et ont trouvé au Japon les moyens de compléter les financements alloués par le Heritage Lottery Fund (HLF). Prêtes à rémunérer des expositions clés en main, les institutions japonaises se sont montrées particulièrement réceptives aux propositions britanniques. Ainsi, les "Chefs-d’œuvre de l’art anglais de la Tate Gallery" seront présentés au Tokyo Metropolitan Art Museum (23 juin-29 mars 1998) et au Hyogo Prefectural Museum of Modern Art de Kobe (15 avril-28 juin 1998). Cette exposition d’œuvres de Hogarth, Gains­borough, Turner, Rossetti, Whistler, Bacon, Hockney… débutera en même temps que les travaux de l’extension de la Tate à Milbank. Le coût total de l’aménagement de cette future Gallery of British Art est estimé à 31 millions de livres (291 millions de francs) : 18,75 millions de livres  (176 millions de francs) proviennent du HLF, mais la Tate doit encore trouver le complément des fonds. Le mécénat du groupe de presse Yomiuri Shimbun devrait y contribuer en partie.

Des Poussin et des Rubens
Le Victoria & Albert Museum, fort d’une grande expérience dans ce domaine puisqu’il a organisé au Japon, entre 1992 et 1995, une série d’expositions qui ont généré un bénéfice de 500 000 livres, a envoyé une version plus réduite de la rétrospective William Morris organisée à Londres en 1996. Après une première étape à Kyoto, celle-ci est présentée au National Museum of Modern Art de Tokyo jusqu’au 13 juillet, puis au Aichi Prefectural Museum of Art de Nagoya (25 juillet-31 août), grâce au mécénat de NHK Media Plan Inc. Le Courtauld Institute arrête pour sa part les derniers détails d’une exposition d’environ soixante-dix peintures impressionnistes et postimpressionnistes dans trois grands magasins Takaski­maya, qui disposent d’espaces d’expo­sition à Tokyo (26 décembre-10 février 1998), Kyoto (19 février-17 mars 1998) et Osaka (16 avril-12 mai 1998). Le Cour­tauld a reçu du HLF 1,9 million de livres (18 millions de francs) pour la restructuration complète de son bâtiment, évaluée à 2,5 millions de livres (23,5 millions de francs). Enfin, la Dulwich Gallery négocie la location de ses œuvres pendant la durée des travaux qui seront entrepris à la fin de l’année prochaine. Elle projette d’organiser en 1999 une tournée au Japon d’une quarantaine de ses trésors des XVIIe et XVIIIe siècles, parmi lesquels des Poussin et des Rubens. Après avoir obtenu du HLF 7,5 millions de livres (70,5 millions de francs), le musée a besoin d’un financement complémentaire de 2,5 millions de livres (23,5 millions de francs).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°40 du 13 juin 1997, avec le titre suivant : Albion aime le Japon

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