Une reconstitution en 3D du pont d’Avignon

Par Julie Paulais · lejournaldesarts.fr

Le 11 juin 2015 - 505 mots

AVIGNON (VAUCLUSE) [11.06.15] – Pendant quatre ans une équipe de chercheurs du CNRS, associés à des historiens et des géologues, ont travaillé à une reconstitution du pont d’Avignon en images de synthèse. Un film et une application mobile de réalité augmentée sont disponibles depuis le 3 juin.

Le pont d’Avignon, ou pont Saint Bénézet de son vrai nom, offre au regard contemporain un infime aspect de ce qu’il était lors de sa construction au XIIe siècle, avec seulement quatre arches conservées qui s’arrêtent en plein milieu du Rhône. Mais depuis le 3 juin rapporte OuestFrance, il est possible de voir les 22 arches qui composaient au Moyen Âge ce monument de 920 mètres, qui en faisaient le plus long pont du monde à cette époque, aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Historiens, archéologues, géologues, ont travaillé ensemble pendant quatre ans, avec un budget de 2,4 millions d’euros, pour produire une reconstitution historique en trois dimensions.

L’étude de l’iconographie ancienne et des archives, mais également des échographies et fouilles sur le terrain pour retrouver des vestiges des anciennes piles, ont conduit à la conception de deux outils, accessibles au public : une application mobile en réalité augmentée et un film en 3D. Ce dernier, transportant le spectateur à Avignon en 1550, est diffusé dans l’espace muséographique « Le Pont retrouvé », qui présente les recherches scientifiques qui ont permis aux 5 laboratoires du CNRS de mener leur investigation pour élucider les énigmes du pont.

Disponible en téléchargement depuis le 3 juin, l’application mobile « Avignon Pont 3D », produite par les sociétés Art Graphique & Patrimoine et GMT Editions, lauréates du World Summit Award de l’Unesco, permet au public d’admirer trois points de vue différents du pont et à trois époques différentes. On peut ainsi observer le panorama depuis la tour Philippe Le Bel aujourd’hui, puis, à l’aide de l’application, regarder à quoi ressemble ce même lieu en 1350. La communauté d’Agglomération du Grand Avignon a installé une trentaine de tablettes multimédia en français et en anglais sur le site.

Marc Andrieu, chargé de projet pour l’agglomération du Grand Avignon, explique que « l’idée était de rendre à la population cette géographie culturelle si particulière » et de leur faire comprendre pourquoi ce monument est aujourd’hui tronqué. L’objectif était aussi une augmentation de l’activité touristique de la ville, tablée sur environ 15 % de visiteurs supplémentaires par rapport aux 400 000 visiteurs annuels. Le tarif d’accès au pont d’Avignon est actuellement de 5€.

Ce projet a permis également de faire avancer la connaissance historique sur le pont. « On s’est rendu compte que le pont d’Avignon était au départ en bois et qu’il n’a pas été construit en sept ans mais sur une centaine d’années », explique Marc Andrieu. Jusqu’en 1669, date à laquelle il a été abandonné, le pont avait subi plus d’une quinzaine d’effondrements, dus à la guerre et aux caprices du Rhône. C’est pour cette raison qu’il ne subsiste aujourd’hui plus que quatre arches, les autres ayant été emportées par le fleuve.

Légende photo

Le célèbre pont d'Avignon, Pont Saint-Bénezet à Avignon dans le sud de la France © Photo Chiugoran - 2013 - Licence CC BY-SA 3.0 

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