Un trésor de monnaies romaines découvert dans un champ du Gers

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 9 novembre 2011 - 426 mots

L’ISLE-JOURDAIN [09.11.11] – Trois amphores remplies de monnaies romaines ont été découvertes dans un champ de l’Isle-Jourdain, à une trentaine de kilomètres de Toulouse. Un trésor dont la piste était connue des services d’archéologie, qui gardaient le secret depuis plusieurs mois.

Les bénévoles s’en doutaient depuis plusieurs mois, le champ de maïs de l’Isle-Jourdain contenait bien plus que les quelques pièces de monnaie collectées à sa surface au début de l’année. Pendant le week-end de la Toussaint, les archéologues y ont trouvé et mis en sécurité trois amphores, toutes emplies de monnaies romaines. Les pièces de bronze ont été frappées entre 290 et 310 de notre ère à Rome, Londres, Lyon, Carthage ou Trèves. Une découverte très importante d’après le conservateur régional de l’archéologie, Michel Vaginay, « dans la mesure où des dépôts de ce nombre-là, pour cette période-là, ne sont pas fréquents ».

L’origine de la découverte remonte aux années 1990. Une revue mentionne quelques pièces et divers objets, retrouvés dans un champ de la commune. Vingt ans plus tard, c’est assez pour éveiller la curiosité de bénévoles, qui retrouvent la parcelle citée et découvrent dans la terre labourée deux cent cinquante pièces. Ils préviennent alors les services archéologiques, qui concluent un accord avec le propriétaire du champ : des fouilles seront organisées, mais après les récoltes de maïs. En attendant, décision est prise de ne pas ébruiter l’affaire afin de ne pas attirer les pilleurs. Une stratégie efficace puisque les milliers de pièces romaines ont été mis au jour sans encombre.

« La grande surprise a été de retrouver seulement maintenant le trésor », commente le maire de la commune. Les récipients étaient en effet enterrés très près de la surface du sol, si près que les labours avaient éventré les amphores, libérant ainsi les pièces retrouvées au début de l’année. Peut-être le propriétaire avait-il enterré ses économies peu profondément, mais il est également possible que des générations d’agriculteurs aient arasé le sol.

A la fin du IIIe siècle, l’Isle-Jourdain était probablement un relais routier. Michel Vaginay suppose qu’un riche propriétaire foncier désireux de protéger ses économies y aurait alors enterré son pécule. Rome et ses provinces vivaient en effet une période de crise et de dévaluation monétaire, ce qui explique les grandes variations de poids entre les différentes monnaies du trésor, « de dix à cinq grammes ». « En vingt ans, on a divisé par deux le poids des monnaies », explique le conservateur. Reste maintenant à trancher la question des droits de propriété. Les services de l’Etat devront définir ce qui revient à l’Etat, aux inventeurs et au propriétaire du terrain.

Légende photo

Trésor découvert dans la forêt de Compiègne (Oise), composé de monnaies de bronze datant de Constantin (313-337), aujourd'hui conservé au Musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye - © photo Siren-Com - 2010 - Licence CC BY-SA 3.0 

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