Jérusalem : l’autorisation d’un complexe culturel de loisir suscite une vive polémique

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 23 juin 2010 - 452 mots

JERUSALEM (ISRAËL) [23.06.10] – La mairie de Jérusalem vient d’approuver un plan pour la réalisation d’un complexe de loisir, dont un parc archéologique, qui entraînerait la destruction de plusieurs maisons palestiniennes dans un quartier arabe de Jérusalem-Est. La décision suscite des réactions de toute part.

Le maire de Jérusalem a accordé son feu vert à un projet déjà très critiqué qui prévoit la destruction de 22 maisons palestiniennes dans le quartier arabe de Silwan à Jérusalem-Est où des familles de colons juifs se sont également installées et où des démolitions précédentes avaient déjà suscité de vives tensions.

Le projet nommé « Jardin du roi » - en référence aux jardins du roi Salomon – prévoit la construction d’un vaste complexe comprenant un parc archéologique – sur un site où le roi David aurait rédigé ses psaumes -, de galeries d’art, de boutiques, de restaurants et même d’un hôtel. Le projet vise, selon le maire de Jérusalem, Nir Barkat – défenseur du projet – à redonner un nouveau souffle au quartier tout en mettant l’accent sur l’histoire hébraïque de la Ville Sainte.

Or, en mars dernier, en pleine crise diplomatique avec Washington après l’annonce de la construction de 1 600 logements dans un quartier juif de la ville, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu avait demandé au maire de geler le projet pour ne pas gêner les négociations avec les Palestiniens.

Avec cette annonce, le gouvernement israélien est de nouveau au centre d’une vive controverse. Les critiques fusent tant du côté palestinien qu’israélien. Une situation d’autant plus critique que la communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion de Jérusalem à Israël depuis 1967. D’après l’AFP, déjà trois ministres israéliens ont manifesté leurs réserves. Selon Ehud Barack, le ministre de la Défense (Travailliste), « la municipalité de Jérusalem n’a pas fait preuve de bon sens, ni de sensibilité concernant le moment choisi ». Réaction plus ou moins similaire du côté des partisans de la colonisation qui estiment le moment inopportun.

L’administration Obama est également intervenue. Les Etats-Unis se disent « préoccupés » par le projet qui pour eux, « sape » le processus de dialogue israélo-palestinien, a précisé le porte-parole du département d’Etat, Philip Crowley. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas condamne fortement la décision du maire et demande aux Etats-Unis d’agir pour obtenir « l’annulation » du projet. Paris « déplore » la décision et demande des « mesures » pour l’arrêter.

Pour sa défense, Netanyahu a souligné qu’en sa qualité de Premier ministre, il ne pouvait pas interférer « dans la gestion de la municipalité » avant d’ajouter – se voulant rassurant – que la décision du maire n’était qu’une annonce préliminaire et que le projet doit de nouveau être discuté auprès de la commission d’urbanisation de la ville et de celle du district de ministère de l’Intérieur.

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