Des opposants à la construction d’un gué au Mont-Saint-Michel en appelle à Jean-Marc Ayrault

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 29 octobre 2012 - 502 mots

MONT-SAINT-MICHEL [29.10.12] – Le rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel vient d’atteindre une phase clé de sa réalisation. Mais la construction d’un gué en béton permettant l’accès à la porte de l’Avancée fait débat. Les associations de défense du site qui se mobilisent depuis plusieurs années ont envoyé une lettre au Premier ministre, demandant le réexamen des travaux.

D’ici 2014, un pont-passerelle entre le continent et le Mont-Saint-Michel, devrait être mis en service dans le cadre du vaste programme de désensablement du site. Il remplacera la digue actuelle, permettant aux véhicules et piétons de se rendre devant la porte de l’Avancée. Ce nouvel itinéraire comprendra un accès aux véhicules et des trottoirs en bois pour les piétons. Le 9 octobre dernier la digue actuelle a été partiellement détruite, permettant aux ouvriers de construire les derniers piliers du nouveau pont, les travaux ayant débuté il y a sept mois.

Mais un élément a retenu l’attention des associations de défense du Mont-Saint-Michel. Afin de relier le pont-passerelle à la porte de l’Avancée, le projet prévoit la construction d’un gué (terre-plein submersible et esplanade) sur une longueur de 120 mètres à une hauteur culminant à 7,30 mètres.

Selon les associations, en plus de dénaturer le site historique, la plateforme en béton réduirait largement le temps d’insularité du Mont. Prévue 150 fois par an dans le projet, la submersion totale du gué ne se produirait en réalité que douze à vingt fois par an (soit 35 marées sur 705 en moyenne).

La LUR (Ligue Urbaine et Rurale) et la Fédération Patrimoine-Environnement, alertées par les associations de défense du Mont-Saint-Michel, ont adressé une lettre à Jean-Marc Ayrault pour l’abaissement du gué de la cote 7,30 mètres à la cote 6,80 mètres, afin de maximiser le caractère insulaire du Mont et minimiser par la même sa dénaturation.

Depuis 2002, l’AGEB (Association des amis du site de Genêts, de ses Environs et de la Baie du Mont-Saint-Michel) et l’association des Amis du Mont-Saint-Michel se mobilisent contre cette partie du projet.

Les deux associations ont, depuis 2011, lancé des dizaines d’appels aux ministres, préfets, présidents de Région, personnalités, pour soutenir leur cause. Depuis avril 2012, des pétitions sont envoyées au chargé de mission du Premier ministre, Jean de Boishue, sans succès jusqu’à présent.

Le sénateur Philippe Bas appelait l’attention d’Aurélie Filippetti le 18 octobre dernier. Aux arguments de sécurité avancés par les défenseurs de la cote 7,30 mètres, il répond : « Cette cote a été déterminée par des études conduites en 2002 prenant en considération les caractéristiques des véhicules d'intervention de l'époque ». Et d’ajouter : « Même à la cote de 7,30 mètres, le terre-plein prévu ne permet pas aux services de sécurité d'atteindre la porte de l'Avancée en cas de tempête par très grande marée ».

En réponse à l’argument de l’accessibilité des véhicules de sécurité, les associations préconisent l’utilisation de véhicules amphibies, parfaitement adaptés à la cote 6,80 mètres, arguant de la nécessité de respecter scrupuleusement l’environnement du Mont-Saint-Michel, classé patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979.

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Le Mont Saint-Michel, Normandie, France - © Photo yohki - 2008 - Licence CC BY 2.0

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