Le géant gazier Gazprom autorisé à construire sa tour Okhta Center à Saint-Pétersbourg

Par Lucile Pages · lejournaldesarts.fr

Le 24 août 2012 - 385 mots

SAINT-PÉTERSBOURG (RUSSIE) [24.08.12] - Le projet de construction de Gazprom, Okhta Center, à Saint-Pétersbourg a finalement eu l’aval des services de l’État, le 17 août dernier. Initialement prévue dans le centre historique de la ville, la tour sera finalement construite à 9 kilomètres du centre, sur une rive du golfe de Finlande.

L'édifice effilé en forme de flamme, projet emblématique des activités de Gazprom, a, depuis 2009, déclenché de vives oppositions en Russie. Ses 403 mètres de hauteur et sa forme audacieuse n’ont pas été appréciés des défenseurs du centre historique de Saint-Pétersbourg, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le service d’urbanisme de l’État a finalement tranché vendredi 17 août, en autorisant Gazprom a construire la tour Okhta Center à 9 kilomètres du centre historique.

Le projet, conçu par le cabinet d’architecte anglais RMJM, comprend le siège de l’entreprise, une salle de concert, un musée d’art, un hôtel et un centre d’affaires, pour un coût d’1,8 milliard d’euros.

Le parti d’opposition Iabloko et des organisations protectrices du patrimoine avaient largement contesté en 2009 l’entreprise gazière. L’UNESCO avait aussi pris part au débat, en menaçant de retirer la ville de la liste du patrimoine mondial. La tour, en plus de dénaturer, selon l’opposition, le centre historique de la ville, fondé par Pierre le Grand en 1703, outrepassait la réglementation urbaine de la zone, qui limite la hauteur des bâtiments à 100 mètres.

Soutenus par le président Dmitri Medvedev, qui optait pour une solution alternative à la construction de la tour en plein cœur historique, le parti Iabloka et le ministère russe de la Culture avait déposé une plainte en 2010 devant le tribunal de Saint-Pétersbourg. Le tribunal l’avait malgré tout rejetée, autorisant la construction.

Finalement, quelques mois plus tard, le gouverneur Valentina Matvienko annonçait l’érection de la tour en dehors du centre historique, cédant alors à la volonté du président Medvedev.

La récente décision du service de contrôle de l’Etat, qui autorise la première étape du projet, à savoir la construction du gratte-ciel, a aussitôt relancé la polémique auprès d’une association locale pour la protection des monuments historiques. « Nous regrettons profondément qu'une telle décision ait été prise sans que le projet soit examiné par les experts et l'opinion publique » et sans l'aval de l'Unesco, a confié le président de l’association Alexandre Margolis à l’AFP.

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Projet de la Tour Gazprom à Saint-Pétersbourg © RMJM

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