Italie - Musée

Un musée Enrico-Caruso bientôt à Naples

NAPLES / ITALIE

Le gouvernement de Giorgia Meloni veut célébrer « le génie italien »  

Enrico Caruso devant un phonographe, photographie de 1918. © Library of Congress, public domain
Enrico Caruso devant un phonographe, photographie de 1918.

Naples. « C’est un musée qui vous laissera sans voix », plaisantent les promoteurs du futur « Museo Caruso ». Le gouvernement nationaliste au pouvoir en Italie veut promouvoir les grandes figures de l’histoire nationale. Le ministre de la Culture, Gennaro Sangiuliano, entend ainsi rendre hommage à l’une des plus belles voix italiennes. Celle du ténor Enrico Caruso (1873-1921). Il faudra attendre le 20 juillet prochain pour admirer les reliques du chanteur d’opéra, exposées au Palais Royal de sa cité natale, dans la monumentale Sala Dorica (500 m2). Soixante objets originaux seront offerts à la curiosité du public (costumes, affiches, photographies, gramophones, bobines et mobilier), mais aussi 2 000 documents numérisés déclinés en onze tableaux et contenus multimédias. Le maire de New York et le directeur du Metropolitan Opera House sont même attendus à l’inauguration. Car ce sont les États-Unis qui ont offert au ténor, né dans une famille pauvre du Mezzorgiorno, une reconnaissance internationale. « Ma parole, c’est Dieu qui vous envoie ! », lui aurait dit Giacomo Puccini après l’avoir auditionné. Son exceptionnelle voix a résonné dans les plus prestigieux opéras du monde, en particulier de l’autre côté de l’Atlantique où il se rend après avoir été sifflé à Naples en 1901. Vexé, il se jure de ne plus jamais y chanter. Enrico Caruso y reviendra mourir vingt ans plus tard. 

Premier « disque d’or »

Il est le « digne représentant du génie italien, a déclaré le ministre de la Culture, en tant que premier chanteur de l’histoire de la musique au monde à avoir compris et utilisé l’immense potentiel de l’industrie du disque. » Saisissant les opportunités de l’invention du gramophone pour son métier, il réalise des centaines d’enregistrements devenant ainsi le premier à vendre un million de disques. « C’est le premier pur-sang de l’industrie phonographique, souligne la conservatrice du futur musée, Laura Valente. Caruso est plus que quiconque une icône de l’italianité. Une véritable légende qui a été un interprète inégalable de mélodies immortelles. » 

Le « musée » peut compter sur la collaboration de partenaires prestigieux tels que les Archives Ricordi et Puccini, celles des théâtres San Carlo de Naples, la Scala de Milan et du Metropolitan Opera House, mais aussi la Cineteca de Bologne qui a réalisé un minutieux travail de restauration et synchronisation vocale sur le film My Cousin (1918), dans lequel jouait Enrico Caruso. En annonçant l’ouverture prochaine du musée qui lui sera consacré, le Napolitain Gennaro Sangiuliano a entonné le « refrain » cher à son gouvernement : « Je suis satisfait car c’est une reconnaissance identitaire. La culture, ce sont aussi nos racines. Nous sommes tous les enfants de notre histoire et de notre tradition qui se composent de nombreux petits morceaux, sons, témoins et interprètes. » 

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°606 du 3 mars 2023, avec le titre suivant : Un musée Enrico-Caruso bientôt à Naples

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