Paris - Archéologie

A Paris, les travaux du RER révèlent l’étendue d’une nécropole romaine

Par Sindbad Hammache · lejournaldesarts.fr

Le 21 avril 2023 - 367 mots

Les fouilles aux abords de la station Port Royal redessinent les contours de la nécropole sud de Lutèce, connue au XIXe.

Fouille du boulevard du Port-Royal à Paris en 2023 © Cécile Olivier, Inrap
Fouille du boulevard du Port-Royal à Paris en 2023.
© Cécile Olivier / Inrap

Trouver une nécropole antique est toujours un évènement pour un archéologue. Mais lorsque celle-ci est en plein cœur de Paris, dans le Ve arrondissement, tout près de la station Port Royal, la découverte devient « exceptionnelle ». Cette fouille préventive, prescrite pour les travaux de modernisation du RER B, a révélé une cinquantaine de sépultures datant du IIe siècle, avec défunts et mobilier funéraire. Démarrée en mars dernier, la fouille de cette parcelle de 200 m² touche à sa fin le 28 avril : « Il est assez miraculeux que ce petit îlot soit préservé, fait savoir Camille Colonna, qui a dirigé la fouille pour l’INRAP, le niveau antique a été préservé de tous les niveaux postérieurs et des travaux modernes ».

Les premiers sondages prescrit par l’État en 2021 montrent très vite le potentiel du site : trois sépultures sont découvertes, l’une est fouillée. Elle contient trois corps, dont l’un est inhumé avec une pièce dans la bouche, permettant de dater le site au IIe siècle de notre ère. Les travaux actuels menés par la RATP se situent à quelques mètres d’un îlot dont le niveau antique avait été relevé par Théodore Vacquer au XIXe. L’archéologue, qui suivait les travaux d’Haussmann pour extirper les trésors antiques du sous-sol parisien, avait alors découvert une nécropole aux sépultures éparses. « On pensait que la limite se situait sur cet îlot, mais en fait nous ne sommes pas du tout en bordure de nécropole », explique l’archéologue.

A l’ouest de la rue Saint-Jacques, qui formait l’axe Nord-Sud de Lutèce, le site présente en fait une densité de sépultures à laquelle les archéologues de l’Inrap ne s’attendaient pas. D’une petite trentaine d’inhumations estimées, ce sont en fait cinquante tombes qui sont mis au jour : des concessions familiales « en grappe », avec de nombreux recoupements, qui attestent de la longévité de l’activité de cette nécropole à l’époque antique. Les relevés et les objets découverts, dont de très belles céramiques, vont désormais être étudiés par les archéologues. Mais d’ores et déjà, les recherches actuelles redessinent les frontières de la nécropole qui n’avait pas été fouillée depuis plus d’un siècle.
 

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