Église - Restauration

La cathédrale Notre-Dame de Paris

La sécurisation de Notre-Dame a coûté 165 millions d’euros

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 15 avril 2021 - 472 mots

PARIS

Les travaux de sécurisation de la cathédrale seront terminés cet été et la restauration – menée en grande partie à l’identique – démarrera dans la foulée pour une ouverture au culte en 2024.

Avril 2021 : La pose des échafaudages intérieurs, débutée en octobre 2020, se poursuit dans la nef de Notre-Dame. © David Bordes / Etablissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris
Avril 2021 : La pose des échafaudages intérieurs, débutée en octobre 2020, se poursuit dans la nef de Notre-Dame.
© David Bordes / Etablissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Paris. Deux ans après l’incendie dramatique de la cathédrale Notre-Dame (survenu dans la nuit du 15 au 16 avril 2019), les travaux de sécurisation de l’édifice vont enfin se terminer. À l’ampleur des destructions s’ajoutent les retards liés au premier confinement et les précautions prises pour se protéger des tonnes de plomb qui se sont répandues en poussière dans et autour de la cathédrale. Un chiffre donne la mesure de ces travaux : ils coûtent à eux seuls 165 millions d’euros.

L’un des chantiers les plus critiques, et certainement le plus spectaculaire, a été le démontage de l’échafaudage sinistré qui entourait la flèche détruite. Des dizaines de techniciens spécialisés se sont activés pour retirer un à un, après les avoir sciés à la main, les 40 000 tubes de l’échafaudage qui menaçait de s’effondrer, entraînant des dégâts encore plus considérables. Cette phase s’est achevée en novembre 2020.

Dans le même temps, les débris ont été débarrassés et de gigantesques échafaudages ont été montés pour pouvoir placer (à 27 mètres de hauteur) 60 cintres de bois afin de consolider les voûtes fragilisées par l’incendie et les effondrements, des voûtes aujourd’hui nettoyées. Le trou béant à la croisée du transept va bientôt être recouvert d’un parapluie pour empêcher la pluie de verser dans la nef. Les entreprises spécialisées ont pu aussi démonter et évacuer le grand orgue.

La phase proprement dite de restauration va pouvoir commencer l’hiver prochain. Emmanuel Macron a mis fin – temporairement et dans une certaine indifférence générale – à la polémique sur la reconstruction de la flèche et de la charpente. Il a, il est vrai, validé la recommandation de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture pour une reconstruction à l’identique, qui a plutôt les faveurs de l’opinion publique. Pas de geste architectural contemporain, donc et reconstruction, en bois, de la charpente détruite et de l’ossature de la flèche. Mais ce ne sera pas « un fac-similé de la charpente disparue » prévient l’établissement public chargé de la restauration. À cette fin, 1 000 chênes ont été sélectionnés (dans une belle opération de communication) et les coupes vont reposer entre douze et dix-huit mois avant d’être montées.

Au vu des sommes déjà dépensées pour la seule sécurisation, on se dit que les 833 millions d’euros de promesses de dons (dont 98 % ont été encaissés ou fait l’objet d’un engagement ferme) ne seront pas superflus. L’établissement public maintient que la cathédrale sera rouverte en 2024, comme l’a demandé le président de la République, mais à l’exercice du culte. Rien n’est dit en ce qui concerne l’ouverture aux millions de touristes potentiels. Deux ans après, on ne connaît toujours pas l’origine exacte de l’incendie et il est probable qu’on ne la connaîtra jamais.

L'échafaudage de la cathédrale Notre-Dame de Paris. © Pascal Tournaire / Jarnias - juin 2020
L'échafaudage de la cathédrale Notre-Dame de Paris en juin 2020.
© Pascal Tournaire / Jarnias

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°565 du 16 avril 2021, avec le titre suivant : La sécurisation de Notre-Dame a coûté 165 millions d’euros

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