Manuelle Gautrand, grand ordonnateur du LaM

Par Manou Farine · L'ŒIL

Le 29 septembre 2010 - 326 mots

Même si son agence n’est pas plus épargnée par la crise que les autres, Manuelle Gautrand mène sa ruche parisienne tambour battant.

Publications, débats, conférences, concours, réalisations, celle qui vient d’envelopper le LaM de son vocabulaire poétique est partout ou presque. C’est que son architecture joyeuse et expérimentale vadrouille depuis vingt ans et sans discontinuer de bâtiments industriels en théâtres, d’entrepôts aéroportuaires en projets de tours ou en gares de péage, de logements en exposition à la Biennale de Venise. 

De Saint-Étienne à la Défense, en passant par les Champs-Élysées à Paris
Coups de force récents : la difficile rénovation de la Gaîté-Lyrique à Paris, attendue pour le mois de décembre, l’énergique et controversée silhouette serpentine jaune vif et noir mat tout d’acier et de béton, imaginée pour la Cité des affaires à Saint-Étienne et, surtout, la réalisation du show-room de Citroën livré en 2007 à Paris. Soit une longue et étroite construction abritant neuf niveaux de « tournettes » en porte-à-faux, pour un système ludique d’exposition de voitures, entre monte-décor de théâtre et garage rétro-futuriste. Les 25 mètres de façade facettée à chevrons rose orangé du C42 ont eu vite fait de trouver leur place sur les Champs-Élysées et de faire entrer la Parisienne dans la cour des grands. Difficile pourtant d’établir un ADN précis ou une signature formelle à partir de son architecture. Tout juste repère-t-on quelques possibles invariants : variations de matières et de couleurs téméraires, emploi réjoui du module de la boîte pour mieux agiter l’édifice, et maillages parfois sophistiqués pour une entrée en matière poétique du bâtiment. Qu’il suffise de regarder sa tour Phare, finaliste malheureuse pour le quartier de la Défense pour s’en convaincre. La structure monumentale s’y faisait façade organique dentelée créant, par un complexe système de tressages métallique blancs et beiges, des ouvertures circulaires. À croire que l’exposition inaugurale du LaM, « Habiter poétiquement le monde », a été conçue pour être enrobée par l’univers de Manuelle Gautrand.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°628 du 1 octobre 2010, avec le titre suivant : Manuelle Gautrand, grand ordonnateur du LaM

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