Quentin Bajac

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 1 octobre 2003 - 397 mots

Spécialiste de la photographie, Quentin Bajac fait son entrée au Musée national d’art moderne, après huit années passées à la conservation du musée d’Orsay.
Fort des succès des dernières expositions dont il a été commissaire – le daguerréotype français, Lartigue (sa première collaboration avec Alfred Pacquement) – ce spécialiste d’un art très en vogue part sans complexe vers le Centre Pompidou après avoir étudié toutes les facettes de la photographie historique.
« Ce passage me paraît assez naturel. Pour moi, la photographie n’a pas connu d’évolution véritable, autre que technique, depuis ses origines. Si on regarde les vingt premières années du médium tout est déjà en germe, du document à la mise en scène, des débats sur la nature à l’opposition entre pictorialisme et esthétique de la netteté… »
Un changement d’époque d’autant plus logique que Quentin Bajac, arrivé tardivement dans la conservation après des études à Sciences-Po et une expérience dans le privé, était au moment de son intégration à l’école du Patrimoine un spécialiste du XXe siècle.
Ce membre de différentes commissions consultatives destinées à l’achat ou à la commande d’œuvres (celles du Musée national d’art moderne, du Fnac et du Fiacre), a conscience de l’explosion des prix sur le marché de la photographie, liée à un engouement croissant du public. Pourtant, il constate une sensibilisation accrue des pouvoirs publics et une multiplication des lieux qui lui sont consacrés, créant une « saine rivalité ». Au cabinet de la photographie du Centre Pompidou, il s’agira dans un premier temps de prendre la mesure des collections, « qui sont l’identité du musée ». « Depuis vingt ans, Alain Sayag a constitué un superbe ensemble, très riche en matière d’avant-gardes historiques des années 1918 à 1950. Il doit toutefois aujourd’hui être renforcé à partir des années 1960, de concert avec les acquisitions menées par la section contemporaine du musée. » Autre souhait du conservateur : améliorer la visibilité de cette collection, en termes d’espace mais aussi de diffusion, en favorisant les éditions et l’organisation de colloques. Sans annoncer prématurément ses projets d’exposition, Quentin Bajac concède qu’il y aurait beaucoup d’artistes à présenter (Harry Callahan, Robert Frank, Sophie Ristelhueber) et de mouvements à aborder (l’école de Chicago,
la photographie subjective). Avec la démarche didactique mise en œuvre à Orsay, « parfois lourde à gérer, mais absolument nécessaire pour sensibiliser certaines générations moins familières avec
le langage photographique ».

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°551 du 1 octobre 2003, avec le titre suivant : Quentin Bajac

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