Mathieu Mercier, lauréat du prix Marcel Duchamp 2003

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 décembre 2003 - 247 mots

Le 9 de ce mois, Mathieu Mercier va se voir remettre le prix Marcel Duchamp, troisième du nom, et bénéficier de la sorte pour quelques semaines d’une exposition au Centre Pompidou.

Mathieu Mercier pourrait avoir un doute : est-ce pour sa passion pour l’objet et le système D que ce titre lui a été décerné ou pour la qualité et l’intérêt de son œuvre ? Qu’il ne s’inquiète pas, composé de persona grata, le jury du prix Marcel Duchamp connaît son affaire et, s’il a choisi de le lui remettre, c’est bien pour sanctionner sa démarche dans son ensemble. Des trois lauréats couronnés à ce jour – Thomas Hirschhorn en 2001, Dominique Gonzalez-Foerster en 2002 – Mathieu Mercier, né en 1970 à Conflans-Sainte-Honorine, est le plus jeune. C’est dire si le choix des jurés est riche de signification. En le récompensant, ils ont choisi de mettre en valeur une création dont les rapports avec l’architecture et le design sont une constante.  De fait, l’art de Mercier est nourri par une réflexion critique de la société, l’artiste appréhendant le monde environnant comme un système voué à la construction et à la reproductivité. À l’heure de la consommation de masse et de la mondialisation, Mercier ne cesse de décliner et d’agencer toutes sortes de logiques comptables et de principes modulaires, bricolant, customisant et réarrangeant les standards qu’engendre la société.

Il interroge clichés, stéréotypes, modèles dans des réalisations qui réservent à l’objet, non sans humour parfois, une place de choix.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°553 du 1 décembre 2003, avec le titre suivant : Mathieu Mercier, lauréat du prix Marcel Duchamp 2003

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