Sotheby’s

Viva l’Arte povera

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 21 octobre 2005 - 515 mots

Les œuvres de l’Arte povera provenant de la collection Durand-Dessert ont battu
plusieurs records. Mais l’art contemporain français n’a pas démérité.

 PARIS - Mission accomplie pour Grégoire Billault, directeur du département d’art contemporain chez Sotheby’s France : la dispersion le 6 octobre de la collection Liliane et Michel Durand-Dessert – une première pour la vente d’une collection d’art contemporain de la maison à Paris –, a rapporté 4,46 millions d’euros contre une estimation de 3,5-4,5 millions d’euros. « On n’aurait pas fait mieux à Londres ou à New York, commente l’intéressé. En grande majorité, ce sont des collectionneurs internationaux qui ont emporté les pièces, et beaucoup de grands musées et marchands n’ont pas réussi à acheter. » Sous les feux des projecteurs, une trentaine d’œuvres d’artistes de l’Arte povera sont parties aux États-Unis, en Italie et dans le reste de l’Europe. Sacrée « meilleure enchère de l’année 2005 en France pour l’art contemporain », La Decapitazione de la scultura (1966), de Pino Pascali, a été emportée à 796 000 euros par le courtier Hugues Joffre pour le compte d’une « très grande collection européenne », dixit l’intermédiaire. L’Edera, de Luciano Fabro, une œuvre en plomb, lierre et verre qui faisait la couverture du catalogue, s’est envolée au profit d’un particulier américain au téléphone à 404 000 euros (le double de son estimation), soit un record pour l’artiste. Des records mondiaux ont également été battus pour trois autres artistes italiens majeurs : Torsione (1968), de Giovanni Anselmo, au double de son estimation haute, à 370 400 euros ; Impronta Digitale (1982), de Giuseppe Penone, partie à 202 400 euros (son estimation haute) ; et Helikon (1959), de Salvatore Scarpitta, adjugée 185 600 euros contre une estimation haute de 70 000 euros. Primo appunto sul tempo (1968) de Paolini, achetée par un musée italien pour 156 000 euros, et Alchimia de Claudio Parmiggiani, adjugée 57 600 euros, sont toutes les deux classées « deuxième meilleur prix pour l’artiste ». In fine, tous les lots importants ont trouvé preneur, sauf une toile de 1968 signée Richter, exécutée au crayon, estimée 240 000 euros, qui se présentait en mauvais état.
L’art contemporain français n’a pas démérité à l’instar de 64 lampes, allumage avec 4 rythmes superposés (1963), de François Morellet, une œuvre acquise au prix record de 114 000 euros par un collectionneur européen ; de Colomba (1981), une grande huile sur toile de Gérard Garouste ayant appartenu à Leo Castelli, partie à 50 400 euros, ou encore de 17 juillet 1984, de Michel Parmentier, « un artiste quasiment jamais passé en vente publique qui a fait un vrai prix, avec une enchère de 43 200 euros », note Grégoire Billault. Les collectionneurs se sont davantage essoufflés sur des œuvres mineures et les artistes moins cotés, tels William Wegman, pour lequel ont été avant tout prisées les photos de chien, et Patrick Tosani avec trois œuvres seulement sur sept de vendues.

COLLECTION DURAND-DESSERT

- Résultat : 4,46 millions d’euros - Pourcentage de lots vendus : 66,9 % - Pourcentage en valeur : 85,6 % - Nombre de lots vendus/ravalés : 103/51

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°223 du 21 octobre 2005, avec le titre suivant : Viva l’Arte povera

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