Foire & Salon

FIAC 1998

Une 25e édition encore plus séductrice

La foire multiplie les initiatives en direction des collectionneurs

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 25 septembre 1998 - 758 mots

La Fiac 98 renforce cette année encore son opération de séduction en direction des collectionneurs et des conservateurs de musées étrangers. Le rendez-vous des marchands, mais aussi de tout le milieu de l’art français accueille seize galeries venant d’Autriche, pays invité d’honneur.

Après la Suisse, l’Autriche est sous les feux de la rampe, quai Branly. Très actif dans le domaine de l’art contemporain depuis une trentaine d’années, le pays est représenté par quelques-unes de ses galeries les plus prestigieuses : Chobot, Lang Wien, Nächst St Stephan, Steinek, Thaddaeus Ropac ou Ursula Krinzinger. Cette dernière, membre du bureau du Cofiac, fait partie des pionniers de la foire parisienne puisqu’elle avait fait le déplacement pour le 1er Salon international d’art contemporain. Déjà, elle avait présenté sur son stand les œuvres de son compatriote Arnulf Rainer. La Fiac 98 permettra de découvrir ou de redécouvrir de nombreux artistes autrichiens, dont Herbert Brandl, Otto Muehl, Hermann Nitsch, Rudolf Schwarzkogler, Günter Brus, Erwin Wurm, Lois Weinberger, Franz West ou Valie Export.

Parmi les points forts de la manifestation, la galerie Baudouin Lebon présentera des œuvres inconnues ou méconnues de Bernard Bazile. Organisateur de la première exposition personnelle de l’artiste en 1978, le galeriste proposera un ensemble de treize “boîtes”, “très poétiques, fortes bien que petites”, des œuvres de jeunesse de 1975-1976, avant l’association de Bazile avec Bustamante. Sur le stand d’Anne Lahumière, une exposition personnelle de Jean Gorin. “C’est un artiste très méconnu qui a réalisé beaucoup de reliefs, souligne-t-elle. Adoptant les préceptes du néoplatonisme, il se rapproche parfois des Cinétiques”. La galerie dispose d’un fonds de quarante-cinq pièces de Gorin et montrera sa première œuvre en relief datant de 1930. La galerie Jan Krugier, Ditesheim & Cie, qui décline chaque année un thème, a choisi cette fois la nature morte, avec des toiles et dessins de Picasso de 1914 à 1965. Sous le titre “Éloge de la nature morte”, des œuvres de Bonnard, Morandi, Vallotton côtoieront celles de Poniatowska ou de Fehr, et, une partie définition abstraite sera construite autour de travaux de Serra, Chillida ou Diebenkorn. Pour sa première participation à la Fiac, la galerie Applicat-Prazan exposera vingt-cinq toiles d’artistes des années cinquante, de Staël, Fautrier, Atlan, Freundlich, Poliakoff, Riopelle, Estève et, selon Bernard Prazan, “trois chefs-d’œuvre signés Lucebert, Lanskoy et Schneider”. La galerie Larock-Granoff présentera des pièces de Hantaï, Rouan, Picasso, Volti, Degottex et Poliakoff, tandis que chez Yvon Lambert sera proposé un panorama des expositions organisées à la galerie ces six derniers mois.

Un bon principe
Pour la seconde année consécutive, le secteur “Perspectives” de la Fiac accueillera vingt-six jeunes galeries qui bénéficieront d’une aide de la Fondation Cartier pour l’art contemporain. Les stands y sont tous de dimensions identiques, 30 m2, pour un prix forfaitaire de 27 000 francs – au lieu des 1 200 francs le m2 de rigueur –, le complément des frais étant pris en charge par le mécène. Seize galeries françaises figureront dans ce secteur, en compagnie de deux italiennes, trois belges, trois autrichiennes, une américaine et une luxembourgeoise. Présente dans “Perspectives”, la galerie Chez Valentin est une nouvelle venue. “Nous nous sommes rendus compte, après notre participation à la “Liste”, à Bâle, qu’il était important de participer à des foires, souligne Philippe Valentin. Nous allons à la Fiac pour nous montrer. Nous nous sommes aperçu qu’il y a encore des gens à Paris qui ne connaissent pas la galerie”. Celle-ci proposera une exposition personnelle de Boris Achour : “Nous trouvons qu’il est plus efficace, pour de jeunes artistes peu connus, de présenter un ensemble d’œuvres qui permettent de vraiment se faire une idée de leur travail. Les grosses galeries ont une autre stratégie et préfèrent montrer de belles pièces d’artistes connus”.

Nuit d’hôtel pour collectionneurs
Chacune des galeries de ce secteur aura la possibilité d’offrir une nuit d’hôtel au couple de collectionneurs de son choix. “C’est un bon principe, estime Baudoin Lebon, bien qu’il ne participe pas à “Perspectives”. Autrefois, les galeries faisaient venir les collectionneurs. Je me souviens que quand j’ai fait la foire de Chicago, une demi-douzaine de mes collectionneurs ont également fait le voyage, pour voir mon stand mais aussi pour visiter les autres galeries de la foire. Aujourd’hui, il existe quatre-vingts ou cent foires dans le monde. Il faut qu’elles fassent elles-mêmes venir les acheteurs”. Dans la même perspective, la Fiac renouvelle son opération “Un octobre à Paris”, qui permet à un ensemble de VIP, collectionneurs et conservateurs de bénéficier de facilités, notamment d’un laissez-passer pour des manifestations, réceptions officielles et expositions organisées en même temps que la foire.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°67 du 25 septembre 1998, avec le titre suivant : Une 25e édition encore plus séductrice

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