Ventes aux enchères

Une 13e enchère millionnaire pour la maison de ventes Rouillac

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 19 juin 2019 - 519 mots

Les commissaires-priseurs Philippe et Aymeric Rouillac ont récolté 4 millions d’euros lors de leur 31e garden-party.

Montbazon. La maison de ventes Rouillac, établie à Vendôme et Tours, sait faire parler d’elle. Et sa garden-party organisée annuellement depuis trente-et-un ans – d’abord au château de Cheverny, puis depuis 2015 au château d’Artigny – est devenue un rendez-vous attendu, avec des clients venus d’Afrique, d’Uruguay, de Suède, d’Espagne, de Suisse… Pour la maison, c’est une grosse pression, puisqu’elle réalise avec cette vacation 60 à 80 % de son chiffre d’affaires annuel, qui s’élève en moyenne entre 5 et 6 millions d’euros.

« Devant une salle comble – 200 personnes et autant sur “le live” – des enchères nourries, des surprises, des rebondissements et des records, cette 31e session a été un succès », a commenté Aymeric Rouillac au lendemain de la vente. Avec 153 lots présentés et 122 qui ont trouvé preneur, soit un taux de vente de 80 %, la vente a enregistré un total de 3,8 millions d’euros frais compris (3,10 M€ au marteau pour une estimation haute de 2,50 M€). Bien sûr, nous sommes loin des 10,9 millions récoltés l’an passé grâce à l’adjudication à 3,6 millions d’euros d’un tableau des frères Le Nain et d’une gourde chinoise du XVIIIe portant la marque de l’empereur Qianlong pour 5 millions d’euros. Ces enchères multimillionnaires avaient fait de 2018 une année historique pour l’opérateur, dont le chiffre d’affaires s’élevait à 13 millions d’euros.

Cette année, avec la vente pour 1,3 million d’euros de deux panthères marchant en bronze de Bugatti, numéroté 1, demeurées dans la famille Bernheim depuis leur création en 1905, les Rouillac signent leur treizième enchère millionnaire. « Un véritable enjeu pour nous, car Bugatti n’a dépassé que deux fois la barre du million en France. Chaque année, nous essayons de trouver le lot incroyable, car nous sommes attendus au tournant », a souligné Aymeric Rouillac. Personne n’a oublié la vente du coffre en laque du cardinal Mazarin adjugé 7,3 millions d’euros au Rijksmuseum d’Amsterdam en 2013.

La quête de la perle rare

Parmi les autres enchères les plus notables de ce 16 juin, un éléphant en bronze cloisonné, Chine, Époque Qianlong confié par un vendeur ivoirien a été adjugé 51 000 euros ; l’une des cinq jardinières des Titans en céramique émaillée par Carrier-Belleuse et Rodin (1890), s’est vendue 142 000 euros ; Chalet suisse en bord de Loire, 1865, le premier dessin à l’aquarelle connu de Gauguin à 17 ans – véritable découverte – a été emporté par un Français pour 99 000 euros. L’autre grande vedette de la vente était l’édition originale du Gargantua et du Pantagruel de Rabelais (1542), l’une des dernières encore en main privée. L’ouvrage a été adjugé à la librairie Sourget (Chartres) pour 607 000 euros.

« Les enchères millionnaires restent le baromètre de notre profession », commente Aymeric Rouillac, qui, depuis maintenant neuf ans qu’il « tape du marteau » a enregistré sept enchères de cette envergure. Ce « chasseur de licornes », comme il se définit, compte bien continuer de surprendre encore longtemps le monde des enchères avec ses découvertes.

Les résultats sont indiqués frais compris et les estimations hors frais.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°526 du 21 juin 2019, avec le titre suivant : Une 13e enchère millionnaire pour la maison de ventes Rouillac

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