Fonds d’investissement

Un ticket d’entrée encore élevé

Le Journal des Arts

Le 7 janvier 2005 - 412 mots

Plusieurs fonds anglo-saxons ont été ou vont être lancés à la faveur des bons résultats du marché de l’art qui a retrouvé le niveau de son dernier pic de 1989-1990.

 LONDRES, NEW YORK - Lors de la dernière édition de la foire Art Basel Miami Beach, en décembre 2004, le jury de la Fernwood Art Foundation a dévoilé, en la distinguant, l’installation de Richard Tuttle, Beauty in Advertising, au Wolfsonian Museum (Miami Beach). L’œuvre est partiellement subventionnée par Fernwood, société de recherche et de placement en art créée il y a quelques mois. Mais Fernwood s’intéresse à l’art d’un point de vue principalement financier, en s’occupant de lancer un important fonds de placement en œuvres d’art. Le marché vient juste de retrouver le niveau de son dernier pic de 1989-1990, et le faible rendement des autres placements conduit de plus en plus d’investisseurs à considérer l’art comme une alternative. Lors de la conférence organisée à Londres le 1er décembre par le Fine Art Fund (lire p. 25, « Torncroft »), il a même été question d’en faire une catégorie spécifique d’actifs.
Les fonds de placement en art se multiplient. « Ils jaillissent partout sur le marché », selon Seymour Even, qui travaille avec le département de conseil en art de la banque ABN-AMRO au lancement d’un « fonds de fonds » placés dans l’art (lire le JdA n° 202, 5 nov. 2004).
Tous ces fonds ne sont pas accessibles au public, et quand ils le sont, ils s’adressent seulement à des particuliers aux ressources élevées. Par ailleurs, ils n’achètent pas tous des œuvres d’artistes : le China Fund, par exemple, achèterait de l’art décoratif chinois en Occident pour le revendre en Chine continentale. Daniella Luxembourg, auparavant associée à Phillips, de Pury & Co, a lancé ArtVest, dont les achats portent sur l’art antique, les dessins, les enluminures et l’expressionnisme allemand. D’autres fonds en sont encore aux préparatifs, comme ce programme aujourd’hui à l’étude chez MutualArt, qui a lancé un fonds de pension pour les créateurs d’arts visuels (lire le JdA n° 199, 24 sept. 2004). Un autre fonds est toujours en discussion entre les marchands Abigail Asher, Max Wigram et les responsables de la galerie londonienne d’art contemporain Haunch of Venison. Les règles strictes présidant aux offres de placement retiennent les initiateurs de ces fonds de s’exprimer sur leurs projets. Et leur activité est encore réduite, le Fine Art Fund étant l’un des rares à avoir commencé à acquérir des œuvres d’art.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°206 du 7 janvier 2005, avec le titre suivant : Un ticket d’entrée encore élevé

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