Londres

Un mois d’art oriental

Une tournée des expositions d’été

Le Journal des Arts

Le 1 juin 1994 - 597 mots

Juin est, à Londres, le mois des ventes aux enchères d’art oriental et des expositions d’été chez les plus grands marchands spécialisés.

LONDRES - Cette année, du 1er au 17 juin, Spink montre une sélection d’œuvres d’art chinois, coréen et japonais, pour des prix allant de 5 000 à 150 000 livres, soit de 44 000 à 1 320 000 francs environ. Parmi les objets exposés, on remarque un cheval de la dynastie Tang, en céramique, recouvert en partie d’un rare vernis bleu. Ce bleu d’oxyde de cobalt, importé de Perse, n’était utilisé que pour les objets placés dans les tombes de la plus haute aristocratie ; un ensemble d’objets en laque appartenant à la dynastie coréenne Choson, ornés d’incrustations traditionnelles en nacre et écaille de tortue, et enfin un superbe paravent japonais de douze panneaux, chaque panneau orné d’un cheval différent, dans son écurie.

Cette année, Eskenasi, dans Clifford Street, consacre son exposition d’été, du 7 juin au 8 juillet, aux "porcelaines bleues et blanches des Yuan et des premiers Ming". Parmi les vingt-six pièces, allant de 1340 à 1435, on admirera un grand plat de porcelaine (46,3 cm de diamètre) du milieu du XIVe siècle, qui appartenait à la collection Larsson, de Londres. Trouvé dans le bazar de Damas il y a trente ans, il n’est encore jamais apparu réellement sur le marché. Il présente un décor apparemment unique de grues et de canards sur une mare, avec des lotus et des nuages stylisés. Ce plat faisait partie de l’exposition "Chinese ornament : the lotus and the dragon" au British Museum en 1984. Un grand bol en porcelaine, de la période Hongwu (1368-1398), décoré de pivoines, lotus et chrysanthèmes, avec, au centre, un motif rare de fleurs et de nuages délicatement peint dans des tons qui vont du rouge-rosé au gris-rosé. C’est l’utilisation de pigment rouge plutôt que de bleu qui donne à cette pièce un intérêt considérable. Deux mangeoires à oiseaux des époques Ming et Xuande, seront également présentées. Larges d’à peu près 7 cm, elles sont décorées l’une d’un motif en relief de dragon, en bleu et blanc, l’autre d’une fleur peinte sur la base.

L’Oriental Gallery expose plus de 130 objets couvrant 5 000 ans. L’objet le plus ancien est un double disque néolithique, suivi d’un groupe de bronzes de la dynastie Han. Parmi ceux-ci, sont exposés une chimère à tête humaine, un vase en forme de pagode et son support, et une joueuse de polo et son poney. On trouve aussi un ensemble de céladons Ming et un Bouddha en bronze Ming, de 1612, ainsi que des jades d’animaux, une statuette de Shou Lao et un bol  Quialong.

Des objets destinés à l’exportation sont exposés, dont une rare tasse armoriée avec son couvercle, aux armes des Van Boonen, et une paire de chandeliers en étain à forme humaine, portant chapeau haut-de-forme et queue-de-pie. Une paire de peintures chinoises, représentant des artificiers, est en rapport avec une série conservée au Victoria and Albert Museum ; elles viennent de la collection du Major-Général William Kirkpatrick, l’un des fondateurs de l’India Office Library. Une boîte en cloisonné Ming, dont le pendant est au British Museum, et un grand plat émaillé, un long poème peint sur le revers, font, pour la galerie, l’objet d’une distinction particulière.

La Robert Hall’s Gallery accueille du 6 au 11 juin une exposition de tabatières de la collection du Dr Lionel Copley qui, en trente ans et avec un budget limité, a réuni une collection, dont soixante-dix pièces – bouteilles, jades, agates, cristal, ambre et porcelaine –, sont exposées ici.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°4 du 1 juin 1994, avec le titre suivant : Un mois d’art oriental

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