Un mini Maastricht à New York

Le Journal des Arts

Le 6 octobre 2000 - 569 mots

Un éventail de spécialités plus large et un nombre accru d’exposants dans la section consacrée aux arts décoratifs du XIXe siècle, telles sont les principales caractéristiques de cette douzième édition de l’International Fine Art & Antique Dealers Show qui se déroulera, du 20 au 26 octobre, à New York, au Seventh Regiment Armory, sur Park Avenue.

NEW YORK (de notre correspondant) - “C’est un mini Maastricht, le seul endroit où les collectionneurs américains peuvent découvrir ce que les antiquaires européens proposent de mieux”, explique Anthony Meyer. “C’est une des foires les plus importantes au monde caractérisée par la qualité et la diversité des exposants”, poursuit de son côté Ariane Dandois. La foire réunira cette année 73 marchands dont une bonne moitié d’Européens : 25 Britanniques, 11 Français, trois Belges et deux Allemands. L’arrivée de nouveaux exposants comme Donald Ellis d’Ontario et les Adler Galleries de New York témoigne de l’évolution des goûts. Donald Ellis, le grand marchand d’objets des Indiens d’Amérique, exposera des masques Esquimaux du nord-ouest et sud-ouest du continent dont une rare paire  datant du XVIIIe siècle (250 000 dollars) et une autre datant du XIXe (125 000 dollars). Ariane Dandois fera le voyage avec une sélection de meubles italiens et allemands du XVIIIe siècle.

Après une absence de cinq ans, Stuart Feld, le président de Hirschl & Adler, revient avec ce qu’il décrit comme “la plus belle paire de méridiennes à la Récamier”, fabriquées à New York en 1815. La raréfaction de meubles anciens, qui suscite un engouement pour le mobilier plus tardif et une appréciation des prix dans ce secteur, explique en partie le retour de ce marchand. Khalil Rizk, de la Compagnie de porcelaine chinoise de New York, propose deux beaux spécimens de consoles italiennes dont une, de style égyptien (200 000 dollars) et un cheval en céramique blanche du début de la période Tang (425 000 dollars). Les 256 000 dollars demandés pour une table de 1849 au plateau décoré de fleurs peintes et signée Lesourd de Beauregard (galerie Jeremy Ltd, Londres) témoignent de la croissance des prix dans le secteur du mobilier du XIXe siècle.

Un Picasso de 1943
Le XXe siècle sera, lui, représenté par quatre têtes d’affiches : les Vallois, Maroun Salloum (Paris), Ciancimino (Londres) et Philippe Denys (Bruxelles). Les tableaux modernes seront défendus par un nombre réduit d’exposants parmi lesquels figurent Richard Green ainsi que Philippe Cazeau et Jacques de la Béraudière qui ont sélectionné une nature morte aux cerises, exécutée en 1943 par Picasso et une gouache de Chagall, Amoureux, maison blanche et arbres bleus. Dans la section des tableaux anciens, Richard Philp, exposera un panneau peint du XIIIe siècle (198 000 dollars) du Siennois Segna de Bonaventura, un disciple de Duccio et une Vierge à l’enfant (1460), due également au maître florentin (231 000 dollars). “Je propose des pièces plus anciennes qu’auparavant, dit-il, me conformant au goût croissant du public pour cette époque.” Axel Vervoordt (Anvers) offre pour 1,2 million de dollars une paire de natures mortes de Giovanni Battista Salvi, datées du milieu du XVIIe siècle. Du côté des dessins, on remarquera chez le marchand londonien Kate de Rothschild, une sanguine d’Hubert Robert de 1761 (80 000 dollars) et un paysage du Suisse Joseph Werner le Jeune (53 000 dollars).

- INTERNATIONAL FINE ART & ANTIQUE DEALERS SHOW, du 20 au 26 octobre, Seventh Regiment Armory on Park avenue, 67e rue, New York, tlj11h-20h sauf dimanche, 11h-18h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°112 du 6 octobre 2000, avec le titre suivant : Un mini Maastricht à New York

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