Design

Un marché sélectif

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 30 juillet 2007 - 475 mots

Les rares créations de designers tels Perriand, Matégot et Ron Arad ont obtenu les meilleurs prix à Paris chez Camard.

 PARIS - La maison de ventes Camard & Associés a dispersé un ensemble de 310 lots d’arts décoratifs de 1950 à 2000 le 14 mai à Drouot. Sans grande surprise, les pièces de Charlotte Perriand, Jean Prouvé, Mathieu Matégot et Serge Mouille ont attiré les acheteurs. En tête du palmarès, une table à manger Japon à plateau elliptique de forme libre par Perriand (éd. Steph Simon de 1972), estimée 80 000 euros, a été adjugée 161 200 euros. « C’est son prix pour cette qualité de bois, le dibetoo massif [noyer d’Afrique], et dans une version appréciée pour l’épaisseur de son plateau (6,5 cm) », explique Jean-Marcel Camard. Une autre table de Perriand, modèle de table basse en sapelli (autre bois africain de grande qualité) avec un épais plateau, a pourtant été ravalée car estimée trop chère. Le vendeur en voulait 80 000 euros, ce qui a découragé les amateurs. Un classique devenu une valeur sûre, la bibliothèque Mexique (éd. Steph Simon de 1962) a été vendue dans son estimation pour 31 750 euros. Une suite de six chaises Standard n°4 de Prouvé de 1934-1935, série rare à assise creusée ergonomique, a été emportée par un collectionneur étranger pour 57 400 euros, au double de son estimation.

Pièces rares
Les créations de Matégot étaient à l’honneur avec une table Santiago à plateau rectangulaire en verre transparent sur une structure en tubes de métal cintrés, acquise pour 66 000 euros, le double espéré. « C’est un vrai prix pour une pièce rare, un peu à part dans l’œuvre de Matégot, et apparaissant seulement pour la deuxième fois sur le marché », note Jean-Marcel Camard. Toujours de Matégot, un ensemble composé d’une table Nagasaki à plateau circulaire en tôle perforée, accompagnée de quatre chaises tripodes modèle Kimono dont l’assise a la particularité d’être en rotin, est monté à 30 530 euros, largement au-dessus de son estimation. Du côté des luminaires, Mouille s’est distingué avec une Petite veilleuse de 1955, un modèle à poser à corps cylindrique en aluminium laqué noir satiné blanc et mat, connue par les archives du designer mais encore jamais vue en vente publique. Estimée 15 000 euros, elle a été achetée 61 100 euros par un amateur étranger qui a bataillé contre des professionnels. Notons encore deux belles enchères pour Ron Arad, l’un des créateurs actuels les mieux cotés : un rare lampadaire Tree floor lights (éd. One-Off de 1983-1984), à éclairages halogènes disposés sur deux flexibles enchâssés dans une pièce détachée de moteur Rover, et une bibliothèque RTW (éd. Hidden, 1996-2000) en aluminium à structure circulaire, ont été respectivement adjugés 14 050 et 25 650 euros. Enfin, signalons la défection du public pour certaines éditions de luminaires. En effet, les modèles en verre blanc des années 1970 semblent passés de mode.

Design

- Expert : Emmanuel Legrand - Résultats : 920 000 euros - Nombre de lots vendus/invendus : 145/165 - Lots vendus : 46,7 %

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°260 du 25 mai 2007, avec le titre suivant : Un marché sélectif

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