Photographie

Un marché fort et stable

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 25 novembre 2008 - 499 mots

La quatrième et dernière partie de la collection Jammes de photographies XIXe siècle a obtenu un résultat honorable

PARIS. Le quatrième et dernier volet de la collection Marie-Thérèse et André Jammes a connu de bons résultats le 15  novembre à Paris chez Sotheby’s. Les trois quarts des lots se sont vendus pour un total de 2  millions d’euros, soit l’estimation basse de la vente. «  C’est le signe d’un marché fort et stable de la photographie ancienne  porté par des collectionneurs européens et américains, particuliers et marchands mais aussi des musées internationaux, avides de pièces exceptionnelles à la provenance unique  », commente l’expert Simone Klein. La vacation a été organisée à dessein pendant le salon Paris Photo (lire p.  29), «  le meilleur moment de l’année pour réunir autant de monde autour de la photographie  », souligne l’expert. Toutes les pièces importantes ont trouvé preneurs sauf une  : La Table-Nature morte (1869), tirage couleur par le procédé trichrome inventé par Charles Cros, estimée 120  000  à 150  000 euros. «  C’était une pièce muséale, d’intérêt scientifique et avec un prix soutenu, reconnaît Simone Klein. Mais pourtant si importante dans l’histoire de la photographie  ».

Daguerréotypes prisés
L’enchère la plus élevée a récompensé un daguerréotype pleine plaque du Baron Jean-Baptiste Louis Gros, montrant son salon privé, vers 1850-1857, emporté par un professionnel français pour 216  750  euros, son estimation haute. L’intérêt a été constant pour la série de daguerréotypes de Joseph-Philibert Girault de Prangey faisant partie d’un ensemble acquis dans les années 1970 par les Jammes, notamment pour des vues de Rome et Jérusalem, vendues entre 55  950 et 94  350  euros pour les plus belles. L’Apôtre Jean Journet (1857), épreuve sur papier salé de Nadar, a été acheté par une institution américaine pour 53  550  euros. Un négatif sur papier ciré pris par John Beasley Greene en Égypte face à un tombeau exhumé, vers 1850, est parti dans une collection européenne pour 48  750  euros, le triple de son estimation. Notons encore les 60  750  euros atteints pour une épreuve sur papier salé d’après un négatif sur papier de 1849 représentant une rare étude d’un Chêne dans la forêt de Fontainebleau par Gustave Le Gray.
La surprise est venue d’un daguerréotype anonyme représentant une rivière bordée d’arbres encadré sous verre avec un passe-partout original, adjugé 24  750  euros contre une estimation de 7  000  euros et d’un album Prytanée impérial militaire (1855) de Jean-Marie Taupenot, contenant trente-sept épreuves au collodion albuminé sec montées individuellement sur les pages, disputé jusqu’à 43  950  euros, trois fois l’estimation haute. Une épreuve sur papier salé représentant un lustre en gros plan de Charles Nègre, s’est envolée à 29  550  euros, au quintuple de la somme attendue. Enfin, la Bibliothèque nationale de France a préempté deux publications anglo-saxonnes enrichies d’héliogravures pour 3  750 et 1  125  euros.

SOTHEBY’S

Résultats : 2 millions d’euros Estimation : 2,2 à 3 millions d’euros Nombre de lots vendus/invendus : 139/53 Nombre de préemptions : 2 Lots vendus : 72 %

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°292 du 28 novembre 2008, avec le titre suivant : Un marché fort et stable

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