Arts asiatiques

Un hommage à Robert Rousset

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 2 juin 2015 - 461 mots

La Compagnie de la Chine et des Indes fête ses 80 ans en conviant plusieurs antiquaires.

PARIS - Mike-Winter Rousset et Hervé du Peuty, petits-neveux de Robert Rousset, ont eu l’idée de réunir les plus grands marchands d’arts asiatiques du moment pour célébrer les 80 ans de leur galerie, la Compagnie de Chine et des Indes. « Il nous a semblé indispensable de rendre hommage à notre oncle, qui faisait partie des plus grands spécialistes de son temps. 1935-2015 : quatre-vingts ans d’histoire, de collection et de transmission », explique Mike Winter-Rousset, troisième génération aux commandes de la Compagnie. Si, à l’époque, Robert Rousset importait les œuvres d’arts asiatiques en France, désormais ce sont les Chinois qui les rapatrient dans leur pays.

Profitant de la semaine asiatique qui débute le 8 juin à Paris avec les ventes de prestige (lire p. 35), plusieurs marchands parisiens de la spécialité ont répondu présent à l’invitation. « J’ai tout de suite été convaincu. C’est une formule originale, nous permettant de montrer nos plus belles pièces, à un moment très opportun et dans un marché florissant », commente Christophe Hioco, rejoint par Antoine Barrère, Christian Deydier, Laurent Colson (galerie Luohan) et les Ateliers Brugier. Chacun apporte dix à quinze objets, d’une valeur de 40 000 euros à 1,5 million d’euros. S’y mêlent des pièces issues des stocks de la Compagnie elle-même, mais aussi des objets provenant de la collection privée de Robert Rousset, pour la plupart inédits.

Dans un cadre chargé d’histoire et une mise en scène de Patrick Hourcade, chaque pièce est mise en valeur, en fonction de ses caractéristiques esthétiques.

Une donation au Musée Guimet
Dès les années 1920, Robert Rousset, officier radio dans la marine marchande, se passionne pour la Chine qu’il découvre lors de ses missions. Après un temps passé au service de la Compagnie, il rachète celle-ci en 1935. Particulièrement intéressé par l’art Khmer et chinois, notamment les terres cuites Tang, il collectionne aussi des objets d’Inde et du Tibet. En 1978, il fait une donation, constituée d’environ 100 pièces, au Musée Guimet. Parmi les trésors exposés de sa collection figure une tête Khmer du Bayon (fin du XIIe siècle), en grès, pas vue depuis l’exposition « Ancient Cambodian Sculpture » à l’Asia Society à New York en 1969.

Viennent compléter la présentation : un buste de Shiva Bhikshatana (Xe-XIe siècle), en grès, ancienne collection Alice Boney, autour de 70 000 euros (galerie Hioco) ; un masque de Taotie en or, Chine, époque des Royaumes combattants, V-IVe av. J.-C. (galerie Christian Deydier) ; une table à calligraphie impériale, dynastie Qing (galerie Luohan) ; un torse de Bouddha, dynastie des Qi du Nord (galerie Jacques Barrère) ; ou bien un paravent à décor européen, d’époque Qianlong, aux alentours de 1,5 million d’euros.

Chefs-d’œuvre de l’art asiatique, Hommage à Robert Rousset, du 9 au 27 juin, Galerie de la Compagnie de la Chine et des Indes, 39, av. de Friedland, 75008 Paris, tél. 01 42 89 05 45, 10h-12h, 14h-18h30.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°437 du 5 juin 2015, avec le titre suivant : Un hommage à Robert Rousset

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