Un châtelain suisse

Christie’s dispersera 2 600 lots sur cinq jours

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 11 septembre 1998 - 464 mots

Après la dispersion du mobilier de Hackwood, en Grande-Bretagne, et des collections des princes Reuss, en Allemagne, Christie’s réalisera sur place, en Suisse alémanique, du 14 au 18 septembre, la vente des meubles et objets d’art du château de Herblingen.

STETTEN - Le château se dresse, majestueux, sur une colline de la commune de Stetten, non loin de Schaffhausen. Résidence des seigneurs d’Herblingen depuis le XIIe siècle, son architecture a été remaniée à plusieurs reprises par les différents châtelains qui l’ont occupé au cours de l’histoire, dont le duc de Habsbourg Léopold 1er.

Hindrick Niebor, l’actuel propriétaire, a vécu à Herblingen de 1953 à 1991. Ce grand collectionneur a enrichi sa demeure d’une grande variété d’œuvres qu’ont pu admirer ses amis et invités, parmi lesquels des acteurs et actrices célèbres comme Gloria Swanson ou Audrey Hepburn. La vente de la collection, qui comporte 2 600 lots de mobilier et objets d’art, se déroulera sur cinq jours.

Le mobilier, point fort de la collection, comprend environ 600 pièces exécutées par des ébénistes français, allemands, suisses ou italiens. Citons, en autres, un cabinet allemand en marqueterie d’ébène, noyer et bouleau du XVIIIe siècle (50-75 000 francs suisses, environ 200-300 000 francs français), un bureau Mazarin de style Boulle en écaille de tortue de la fin du XVIIe siècle (50-100 000 francs suisses), une commode Louis XV en marqueterie de tulipier, noyer et amarante par Pierre-Harry Mewesen. De nombreux tapis qui agrémentaient les pièces du château sont également mis en vente, comme cette Savonnerie (30 à 40 000 francs suisses) ou ce tapis Ushak d’Anatolie datant de 1890 (10-15 000 francs suisses).

Faïences de Delft
Provenant du nord de l’Europe, les sculptures proposées datent pour certaines de l’époque médiévale, les autres du début de la Renaissance à l’époque Rococo. Parmi les pièces les plus remarquables, figurent une statue allemande en bois doré et gravé de saint Jean-Baptiste du début du XVIe siècle (50-75 000 francs suisses), ainsi qu’un relief flamand sur bois de la mise au tombeau du Christ datant de 1460 (20-30 000 francs suisses).

La section orfèvrerie propose des lots aussi différents qu’une soupière allemande agrémentée d’un présentoir dû à Johann Jacob Hermann Grabe, de 1791-1793 (30-50 000 francs suisses), un lustre suédois en fer forgé du XVIe siècle (7 500-12 500 francs suisses) ou un coffre de voyage allemand, également en fer forgé et du XVIe siècle (10-15 000 francs suisses).

Les porcelaines et faïences françaises, allemandes et suisses de la collection comprennent notamment un plat de mariage datant de 1680, décoré d’initiales et d’un cœur (5 000-7 500 francs suisses), des faïences de Delft, comme ce groupe de carreaux ornés d’oiseaux en cage et de portraits en trompe-l’œil, ainsi qu’une paire de rares panneaux de Rotterdam du XVIIIe siècle (7 500-12 500 francs suisses).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°66 du 11 septembre 1998, avec le titre suivant : Un châtelain suisse

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