Un château bien meublé

Meubles et objets d’art de qualité à Drouot

Le Journal des Arts

Le 10 octobre 1997 - 585 mots

Le dernier acte de l’histoire du château de Mello se jouera le 16 octobre à l’Hôtel Drouot, avec la dispersion de son mobilier par Me Tajan. L’intérêt de cette vacation de cent soixante dix-huit lots, dont le produit attendu s’élève à neuf millions de francs, réside davantage dans la qualité des meubles et objets d’art proposés que dans la soixantaine de tableaux mis aux enchères.

PARIS. Le clou de la vente du mobilier réuni par François-Alexandre Seillière et son fils Achille, propriétaires du château de Mello dans le Val-d’Oise, sera sans nul doute une commode en acajou et placage d’acajou de forme rectangulaire, estampillée Adam Weisweiler. Présentant trois vantaux séparés par des pilastres et ouvrant à un tiroir en ceinture, elle est estimée 700 000 à 800 000 francs. Parmi les autres meubles, essentiellement de la première partie du XIXe siècle, certains devraient faire l’objet d’enchères soutenues : une paire de bureaux Empire de forme rectangulaire est estimée 180 000 à 220 000 francs ; un secrétaire Empire en acajou et placage d’acajou à ramages, ouvrant à un abattant, entre 200 000 et 300 000 francs ; une paire de jardinières Empire de forme ronde, en acajou et bois patiné, reposant sur des pieds en pilastres réunis par des croisillons, 200 000 à 250 000 francs ; une paire de commodes rectangulaires du début du XIXe siècle, attribuées au Milanais Maggiolini, en placage de noyer et bois de rapport marqueté, 180 000 à 250 000 francs. Quelques objets d’art mériteront une attention particulière, telle cette paire d’urnes du XVIIIe siècle, de forme ovoïde, en marbre gris veiné de blanc, cotée 120 000 à 150 000 francs, tout comme deux bustes d’empereurs romains – représentations présumées d’Auguste et de Titus – en marbre blanc, en partie du XVIIe siècle. Mais il faudra surtout suivre trois des vingt pièces d’orfèvrerie, estimées aux alentours de 150 000 francs : une grande verseuse de forme balustre en argent, portant le poinçon de Rémy-Joseph Renier, reçu maître en 1764 ; un surtout de table de 1744-1749, en bronze réargenté, sur un plateau rectangulaire à contours arrondis dans la largeur et comportant quatre pieds faits de buste de femmes ; et une importante chope en argent et vermeil de forme cylindrique, dont le corps est décoré en repoussé d’une scène représentant l’enlèvement des Sabines sur fond d’architecture boisée.

Tapis à Drouot-Montaigne
À noter également, parmi la soixantaine de tableaux proposés, trois toiles majeures. Attribué à Louis Ferdinand Elle (1612-1689), le Portrait du grand Condé est estimé 80 000 à 120 000 francs, et une paire de portraits exécutés en 1810 par Henri François Rie­sener – Achille Gibert et de sa petite fille Camille Seillière, comtesse Siméon et Les deux filles d’Achille Gibert –, 400 000 à 600 000 francs. Enfin, un tapis au point de la Savonnerie, d’époque Louis-Philippe, retiendra certainement l’attention des amateurs. Estimé 200 000 à 300 000 francs, son origine, sa trame et son décor polychrome, avec au centre un fleuron sur fond crème, ne sont pas sans rappeler celui qui sera mis aux enchères par Mes Lombrail et Teucquam le 12 octobre à Drouot-Montaigne. Ce dernier, tissé par la manufacture d’Aubusson sous Louis-Philippe, est estimé 250 000 à 300 000 francs et sera la pièce la plus importante de la vacation. Parmi les quatre-vingt-dix-sept lots proposés lors de cette troisième vente annuelle, une dizaine de tapis ont des estimations de plus de 100 000 francs, dont un Perse de la fin du XIXe siècle à 220 000 francs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°45 du 10 octobre 1997, avec le titre suivant : Un château bien meublé

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