Trois nouvelles ventes Goldsmith

La riche héritière réoriente sa collection

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 1 février 1997 - 460 mots

Petite-fille du roi de l’étain Antenor Patino, et fille de James Goldsmith, Isabel Goldsmith continue de se défaire de ses œuvres et objets d’art en vue de se concentrer sur sa collection de peintres préraphaélites. Trois ventes se succéderont chez Christie’s Londres d’ici le printemps.

LONDRES (de notre correspondant) - Après s’être séparée d’une dizaine de peintures et d’une partie de son mobilier à l’occasion de quatre ventes aux enchères qui se sont tenues fin 1996, Isabel Goldsmith met en vente une partie de sa collection d’objets d’art. Plusieurs pièces provenant de sa résidence de Chelsea seront proposées lors de trois prochaines dispersions chez Christie’s : céramiques (24 février), œuvres du XIXe siècle (27 février) et objets d’art décoratifs exécutés à partir de 1850 (1er mai). Le produit de ces ventes s’ajoutera ainsi aux 500 000 livres sterling (4,5 millions de francs) qu’elle a déjà recueillies.

Âgée de 42 ans, Isabel Goldsmith est la fille de Sir James Goldsmith – l’homme d’affaires qui a pris la tête du Referendum Party – et de sa première femme, Isabella Patino. Elle est la petite-fille d’Antenor Patino, le milliardaire bolivien de l’étain qui avait rassemblé dans son hôtel particulier de l’avenue Foch une magnifique collection de mobilier français, d’œuvres d’art et d’argenterie, dont il a légué une partie au Musée du Louvre et à Versailles. Isabel Gold­smith a jusqu’ici vendu une dizaine de ses peintures. Les deux sœurs, de Louis-Léopold Boilly, ont été adjugées 84 000 livres (756 000 francs) lors de la vente de peintures anciennes organisée par Christie’s le 13 dé­cembre 1996, mais un second Boilly n’a pas atteint son prix de réserve. Le 21 novembre, une vente d’art européen du XIXe siè­cle a vu l’Astro­nome de Buch­­binder partir à 7 500 livres (68 000 francs). Les huit autres œuvres ont trouvé acquéreur le 8 novembre, lors d’une vente de peintures de l’époque victorienne. Le mobilier français mis en vente par Isabel Goldsmith le 12 dé­cembre, dont la majeure partie lui a été léguée par son grand-père, a atteint 375 000 livres (3,4 millions de francs).

Isabel Goldsmith aurait hérité de son grand-père 50 millions de livres (450 millions de francs), aussi serait-il surprenant que ces ventes aient été effectuées pour répondre à de pressants besoins financiers. Les représentants de Christie’s ont déclaré qu’Isabel Goldsmith serait en train de "redécorer" sa résidence londonienne et qu’elle tient à "remettre sa collection en perspective". L’héritière s’intéresse depuis une dizaine d’années aux peintres préraphaélites, ainsi qu’à leurs successeurs et aux symbolistes européens. Certains tableaux de sa collection ont été prêtés à la Barbican Art Gallery pour l’exposition "Les derniers romantiques" en 1989, de même qu’en 1996, à la Royal Academy pour la rétrospective Leighton, à laquelle Isabel Gold­smith a également apporté une contri­bution financière.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°33 du 1 février 1997, avec le titre suivant : Trois nouvelles ventes Goldsmith

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