Tradition française

Les trésors raffinés des châteaux se vendent à Monaco

Le Journal des Arts

Le 30 mai 1997 - 344 mots

Sotheby’s dispersera le 14 juin, à Monaco, des pièces de bel ameublement provenant de plusieurs collections, dont celles du château de Méry-sur-Oise, propriété du marquis de Ségur, et du château méridional de Flaugergues appartenant au comte Henri de Colbert. Emblèmes du goût français, ces meubles et objets seront dispersés sous le marteau britannique. Un signe des temps ?

MONACO. Une enchère de 3,5 à 4 millions de francs est attendue pour un coffre à bijoux très raffiné, conçu pour William Beckford entre 1792 et 1802 par le grand orfèvre Henry Auguste, d’après des dessins de Jean-Guillaume Moitte, avec une ébénisterie en citronnier blond et ébène de Weisweiler. Le marquis de Ségur mettra en vente à Monaco des éléments de mobilier du château de Méry-sur-Oise qui décoraient sous Louis XV la somptueuse demeure de la rue du Bac de son ancêtre, le banquier Samuel Bernard. Réalisée vers 1750 par l’ébéniste Demoulin, une petite commode en vernis Martin d’inspiration chinoise est estimée 650 à 750 000 francs. Une quarantaine de pièces du château de Flaugergues, "folie" montpelliéraine du XVIIe siècle appartenant au comte Henri de Colbert, seront proposées. Parmi elles, une grande table-console en bois sculpté doré, époque Louis XVI, estimée 200 à 250 000 francs, et un buste de marbre blanc de l’école française du XVIIe siècle représentant Constance Deydé, 200 à 300 000 francs. D’une collection privée européenne, plusieurs pièces royales sont à remarquer. Estimée 1 à 1,5 million de francs, une pendule "portique" Louis XVI, en porphyre et bronze doré, réalisée vers 1780 par Gaudrin, "horloger du Roy", qui aurait été offerte à Gregori Orloff par Catherine II de Russie. Un vase pot-pourri Louis XV, en céladon marqué d’une couronne, pourrait atteindre 800 000 à 1,2 million de francs. Enfin, estimée 500 à 600 000 francs, une paire de vases de porphyre aux anses décorées de dauphins ayant appartenu au fils de Louis XIV, le Grand Dauphin, collectionneur de pierres dures à l’effigie du dauphin, comme en témoignent les nombreux vases décorés de ce motif dans ses appartements de Versailles et de Meudon.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°39 du 30 mai 1997, avec le titre suivant : Tradition française

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