Toute l’Afrique à Drouot

Cinq collections d’art primitif en mai et en juin

Le Journal des Arts

Le 1 mai 1996 - 569 mots

Une soixantaine d’objets d’art africain de grande qualité, et notamment la collection du groupe immobilier Pierre 1er, seront dispersés le 29 mai à Drouot-Montaigne par Me Laurence Calmels. Quatre autres ventes de collections d’art primitif suivront en juin, chez Me Loudmer, Me Jutheau, Mes De Quay et Lombrail à Paris, ainsi que chez Mes Loiseau, Schmitz, Digard à Saint-Germain-en-Laye.

PARIS - Aussi éclectique que de haute qualité, la collection de 31 objets d’art primitif constituée par le groupe immobilier Pierre 1er pendant les années soixante-dix et quatre-vingt, à l’initiative de son président Christian Garrel, sera mise en vente par Me Calmels le 29 mai. Elle couvre les principales ethnies et régions africaines, du Mali à la Haute-Volta, en passant par la Côte-d’Ivoire, le Cameroun et l’Angola.

L’expert de la vente, Philippe Guimiot, reste prudent dans ses estimations. Beaucoup d’objets sont reproduits dans L’Art Africain, publié aux Éditions Mazenod, et tous, selon l’expert, sont exemplaires. Ainsi, une statue Mumuyé du Nigeria en bois, "l’un des quinze plus beaux objets du genre au monde", selon Philippe Guimiot, est estimée 450 000 francs. Seule pièce océanienne de la collection, une puissante tête Tabar de Nouvelle-Irlande en bois clair, les yeux figurés par des incrustations, est estimée 600 000 francs, et une émouvante maternité Igbo du Nigeria, haute de 155 cm, 350 000 francs. La collection du groupe Pierre 1er (par ailleurs mécène de l’art contemporain et des courses à la voile), estimée globalement autour de 4 millions de francs, sera complétée par 29 au­tres ob­jets d’art primitif.

Collection d’avant-guerre
Le journaliste et écrivain Pierre Guerre, décédé en 1978, a créé sa collection d’art primitif à Marseille avant la dernière guerre. Les meilleures pièces ont déjà fait l’objet d’un don à la ville par sa veuve. Le 20 juin, Me Loud­mer dispersera les 110 pièces restantes, estimées de 10 à 12 millions de francs. Signalons en particulier trois figures de reliquaire Byéri-Fang du Gabon, dont l’une, particulièrement fine, appelée "byéri suintant à la coupe" et qui aurait été rapportée d’Afrique en 1842, est estimée autour de 3 millions de francs.

Le 25 juin, Me Jutheau dispersera la quarantaine d’objets de la collection constituée pendant trente ans par un couple néerlandais, les Van Bussel. Y figureront une série de masques Dan de Côte-d’Ivoire, une paire de statues Gouro, une importante statuette Mambila du Cameroun, une statue Fang et un beau masque Tshokwe de l’Angola.

Quarante-huit objets d’art du Zaïre, rassemblés pendant trente ans par le collectionneur belge Jean-Pierre Jernander et son épouse Annie, seront mis en vente le 27 juin par Mes De Quay et Lombrail. Particulièrement importants : un masque de la tribu des Lwena, qui date de la première moitié du XIXe siècle, une statue de la tribu des Ngbandi, du nord du pays, et un rare groupe de six objets de la tribu des Tabwa, une ethnie de l’est du Zaïre.

Une belle collection de sculptures et masques de Tanzanie – la plus importante jamais vendue aux enchères, selon les experts Marie-Catherine Daffos et Jean-Luc Estournel sera dispersée le 23 juin à Saint-Germain-en-Laye par Mes Loiseau, Schmitz et Digard. Plus de 300 lots, estimés entre 1 000 et 200 000 francs, figureront dans la vacation, et notamment la collection d’art primitif de Bernard Lucas, l’agent de l’artiste Arman, qui comprend, entre bien d’autres, un masque Punu du Gabon, une sculpture Holo du Zaïre et un rare mas­que singe Hemba, également du Zaïre.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°25 du 1 mai 1996, avec le titre suivant : Toute l’Afrique à Drouot

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