Ventes aux enchères

Succès pour la première vente de joaillerie de Sotheby’s

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 18 octobre 2018 - 468 mots

Avec 4,5 millions d’euros récoltés, la première vente de joaillerie de Sotheby’s a rempli ses objectifs, dépassant même son estimation haute.

Paris. Alors que son département parisien de joaillerie est pourtant ouvert depuis douze ans, Sotheby’s s’est finalement décidée à organiser sa première vacation dans la catégorie. En engrangeant le 11 octobre 4,5 millions d’euros – soit un montant au-delà de son estimation haute (3,3 M€) –, l’opération est plutôt réussie. Cette vente, qui comportait des pierres importantes et de nombreux bijoux signés, a intéressé le marché : si 90 % des vendeurs étaient français, près de 400 collectionneurs originaires de 50 pays s’étaient inscrits pour enchérir. « Depuis douze ans, nous exportions dans d’autres salles des ventes, comme Genève ou Londres. Or ce résultat démontre qu’il y avait un réel manque à Paris », a commenté Magali Teisseire, à la tête du département depuis le 16 juillet. L’arrivée en début d’année de Laurence Nicolas à la direction Monde des divisions joaillerie et horlogerie a été déterminante : « Programmer des ventes à Paris était pour elle une évidence, compte tenu de la tradition joaillière française », a expliqué Magali Teisseire. Mais pour se différencier des autres lieux de ventes, Paris a sa spécificité puisque sont principalement dispersés sur cette place des bijoux réalisés par des maisons françaises comme Cartier, Boucheron, Mellerio…, et datés entre les années 1930 et 1970-1980. Pour cette première, seuls 28 lots n’ont pas trouvé preneurs sur les 246 proposés, soit un taux de vente de 89 %. « C’est un très bon pourcentage. À Drouot, c’est plutôt entre 60 % et 70 % », a souligné la chef du département. Meilleure enchère de la session, une bague saphir du Cachemire et diamants, Chaumet, vers 1930, a déclenché une bataille dans laquelle rivalisaient plus de quinze enchérisseurs au téléphone. Elle a été adjugée 627 000 euros, triplant son estimation haute grâce à une estimation attractive.

Zizi Jeanmaire a brillé
Autre belle surprise, les 24 lots de la collection Zizi Jeanmaire et Roland Petit ont récolté 550 000 euros, contre une estimation haute de 356 000 euros. Une bague en or et platine, saphir rose et diamants qui avait appartenu à Rose Repetto, la mère de Roland Petit, a été emportée pour 88 500 euros (estimation 8 000 à 12 000 €). Petite déception toutefois pour une bague saphir et diamants, vers 1980, qui n’est pas allée au-delà de 237 000 euros (estimation 200 000 à 400 000 €). À l’avenir, Sotheby’s devrait programmer deux vacations par an ainsi qu’une vente en ligne. Mais la concurrence sera rude car Christie’s et Artcurial (qui ont respectivement cumulé 12 et 15 M€ en 2017) occupent déjà le terrain, soit « 20 à 30 % du marché français » dans cette catégorie, selon Magali Teisseire.

Toutes les estimations sont indiquées hors frais acheteur tandis que les résultats sont indiqués frais compris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°509 du 19 octobre 2018, avec le titre suivant : Succès pour la première vente de joaillerie de Sotheby’s

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