Succès mitigé pour Trésors 94

SINGAPOUR - Le grand handicap de la Foire a été cette année l’application d’une taxe à l’importation sur les œuvres d’art. Des officiers des douanes, particulièrement zélés, ont inspecté les stands pendant la Foire, demandant le prix des objets, parfois en présence de clients ou d’autres marchands. Les exposants, furieux, ont dû acquitter les frais de ces inspections.

La société organisatrice de Trésors 94 a indéniablement su répondre aux critiques qui lui avaient été adressées en 1993 : la décoration et la répartition des stands ont été repensées. La Foire s’est déroulée dans de meilleures conditions matérielles.

Les ventes se sont surtout conclues dans les stands des grands marchands d’art d’Extrême-Orient, comme Spink de Londres. John Tucker, qui représentait Spink, a déclaré : "Nous avons attiré de nouveaux clients et nos ventes sont satisfaisantes. Nos acheteurs étaient compétents. Nous avons vendu de beaux objets – tissus et bijoux chinois, bijoux indiens, des objets de Ghandaran très demandés – mais à des niveaux de prix bas. La plupart de nos clients étaient des Chinois de Singapour, mais des collectionneurs sont venus d’Indonésie, de Malaisie et de Thaïlande."

Des marchands d’art moderne et un grand marchand d’argenterie portent un jugement plus réservé. Le problème reste l’ignorance des visiteurs en matière d’art occidental. Les exposants européens ont beaucoup de mal à trouver leur place. Néanmoins, la plupart des marchands interrogés participeront à Trésors 95, qui se tiendra dans les nouveaux locaux du Centre des congrès, car ils souhaitent s’imposer sur ce marché très prometteur.