Tableaux anciens

Splendeurs ibériques

Trois siècles de peinture espagnole sont exposés à la galerie Terrades, à Paris

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 14 novembre 2011 - 453 mots

PARIS - La peinture espagnole, que l’on voit si peu en France, est à découvrir à la galerie Terrades, à Paris, où un bel ensemble a été réuni.

Ce projet tenait à cœur depuis longtemps au marchand Gabriel Terrades, qui ne cache pas ses origines ibériques. L’exposition, qui a ouvert simultanément au nouveau salon « Paris Tableau » (lire p. 28), vient aussi fêter le dixième anniversaire de l’installation de la galerie rue d’Alger. Sa couverture historique et géographique est très large. Elle commence à Valence vers 1535, avec une Sainte Famille avec saint Jean-Baptiste de Vicent Maçip, inspirée de modèles florentins, et se termine à Madrid vers 1800, avec Vicente López Portaña et un superbe projet de plafond vibrant et tournoyant d’Apollon et les muses, alliant au classicisme de l’époque le goût du peintre pour le baroque italien. La galerie a aussi voulu faire un clin d’œil à Goya avec la toile Majas à la corrida ou La Loge (vers 1850), d’Eugenio Lucas Velázquez, peintre goyesque qui a repris du maître tout le pittoresque, la puissance dramatique et la force expressive d’une touche exceptionnellement libre.

« Artistes mal connus »
Pour Antoine Cahen, codirecteur de la galerie, l’exposition est « l’occasion de découvrir des artistes majeurs mais mal connus hors d’Espagne, et d’avoir ainsi, de la Renaissance au romantisme, un panorama unique de la création artistique espagnole, de la cour de Madrid aux grandes écoles régionales : Valence, Tolède, Saragosse ». Le fil conducteur ? « La qualité », avance Antoine Cahen, qui rappelle les exigences et la réputation de sa galerie.

L’accrochage, qui n’est pas chronologique (contrairement à la présentation du catalogue), sert au mieux les tableaux en fonction de leur format et de la résonance entre eux. Tous les genres sont abordés, du tableau religieux au portrait en passant par la nature morte, laquelle est traitée de façon très structurée et réfléchie dans l’Espagne de la seconde moitié du XVIIe siècle. Il en est ainsi de la Nature morte à la coupe de grenades et au bouquet de fleurs (vers 1680), de Bernardo Polo, artiste actif à Saragosse dont l’identité était encore récemment inconnue. Son corpus a été pendant longtemps connu sous le nom de « pseudo Hiepes », en raison de son style. La découverte d’un tableau signé, lequel a pu être rapproché du même groupe d’œuvres bien établi, a sorti le peintre de l’anonymat. On admirera également un Saint Jean-Baptiste (vers 1635-1640) de Jusepe Leonardo, superbe coloriste, au trait précis et élégant.

TROIS SIÈCLES DE PEINTURE ESPAGNOLE

Nombre d’œuvres exposées : 19
Prix : de 20 000 à plus de 200 000 euros

Jusqu’au 17 décembre, galerie Terrades, 8, rue d’Alger, 75001 Paris, tél. 01 40 20 90 51.www.galerieterrades.com. Catalogue.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°357 du 18 novembre 2011, avec le titre suivant : Splendeurs ibériques

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