Sélection des ventes de la quinzaine (24.06-07.07.11)

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 20 juin 2011 - 895 mots

SEP-UP #2 VENTE DU 28 JUIN À PARIS ARTCURIAL

Rompant avec la monotonie des ventes traditionnelles de design, Artcurial joue à l’apprenti décorateur avec « Sep-up ». Lancé début 2011, ce nouveau concept de vente propose un catalogue composé de trente-trois ensembles mobiliers sur la base d’un trio typologique. Après un premier module bureau/chaise/lampe, la maison de ventes s’est attachée à montrer des ensembles de tabouret/table basse/rangement, en mélangeant les styles et les époques. Chaque pièce du groupe est vendue séparément, ce qui permet aux collectionneurs de n’emporter qu’un seul meuble ou d’imaginer moult combinaisons. La vente démarrera avec un tabouret 85T (1955) de Isamu Noguchi, en bois et métal chromé (est. 2 500 euros), associé à une table basse Tankette (1987) en métal laqué noir de Paolo Pallucco & Mireille Rivier (3 000 euros) et à un caisson mural (1933) de Le Corbusier, provenant d’une chambre d’étudiant du pavillon de la Suisse à la Cité universitaire de Paris (est. 4 000 euros). Notons encore un meuble de rangement Presse Papier (1987) de Martin Szekely (est. 3 500 euros), présenté avec un tabouret Omaggio ad Andy Warhol (1973) par le Studio Simon (est. 800 euros) et une table basse ETR Ellipse Surfboard (1951) de Charles & Ray Eames (3 000 euros) (ill. ci-dessus). Et aussi : un prototype de table basse en bois naturel (1967) de Hans J. Wegner (est. 8 000 euros) ; un modèle Serre-joint T9 (1972) de François Arnal pour l’Atelier A (est. 1 000 euros) ; une rare version du tabouret B9 (1927) de Marcel Breuer (est. 2 500 euros) ; une élégante enfilade (vers 1960) de Florence Knoll (est. 3 000 euros) et une ludique étagère Carlton (1981) d’Ettore Sottsass pour Memphis, en mélaminé à motifs polychromes (est. 4 500 euros).

Expert : Fabien Naudan
Estimation : 260 000 à 380 000 euros
Nombre de lots : 99

LES COLLECTIONS DU CHÂTEAU DE GOURDON (2de PARTIE) VENTE DES 29 ET 30 JUIN À PARIS CHRISTIE'S

Faisant suite au mobilier de prestige dispersé pour 42 millions d’euros en mars au Palais de Tokyo, à Paris, Christie’s offre aux amateurs d’arts décoratifs une seconde opportunité d’acquérir des pièces de la collection du château de Gourdon (Alpes-Maritimes), à des niveaux de prix plus accessibles. Les œuvres des membres de l’Union des artistes modernes (UAM) tiennent à nouveau une place majeure dans cette vente. On trouvera une belle suite de luminaires (suspensions, lampes et appliques) dont une dizaine de pièces conçues par Jacques Le Chevallier (autour de 30 000 euros pièce). Retenons aussi une suspension par Robert Mallet-Stevens (ill. ci-contre), en métal nickelé et verre dépoli, et une autre par René Herbst (est. 30 000 euros chacune). L’Art déco classique sera notamment représenté par une paire d’appliques signée Émile-Jacques Ruhlmann, en albâtre joliment soulignée d’un rang de perles en métal nickelé (est. 20 000 euros), et une paire de meubles-vitrines de Jean Dunand, en bois de palissandre et laque (est. 30 000 euros). Les formes organiques de l’Art nouveau dessinent avec beaucoup de finesse et de poésie des candélabres, coupe-papier et autres objets, tel un tampon buvard par Maurice Bouval (est. 1 000 euros). Des objets du quotidien et publicitaires viennent compléter cet ensemble, disponibles à partir de 50 euros : une série de beaux cendriers et vide-poche en verre signés Saint-Gobain ou anonymes (est. 200 à 600 euros) ; un aspirateur Electrolux créé vers 1937 (est. 1 500 euros) ; un ensemble de quatre porte-chapeaux de vitrine de la maison Siegel (est. 500 euros) ou une balançoire double pour enfant (vers 1935), en métal et bois (est. 800 euros).

Expert : Pauline de Smedt
Estimation : 2 à 3 millions d’euros
Nombre de lots : 500

CÉRAMIQUE CONTEMPORAINE VENTE DU 4 JUILLET À DROUOT, PARIS SVV AUDAP & MIRABAUD

Domaine de collection de plus en plus actif et relativement abordable, la céramique contemporaine est devenue une spécialité régulière à l’hôtel Drouot. La prochaine vente offre un panorama de la production artistique d’après guerre jusqu’aux créations actuelles. Inspirée par les techniques extrême-orientales, l’œuvre de Francine Del Pierre, d’une rigueur absolue, occupe une place à part dans le paysage de la création française des années 1950 et 1960 : à côté d’une série de bols et coupes (est. 200 à 600 euros) dans des couleurs émaillées à peine nuancées, est proposé un vase droit en faïence à double ceinture, de forme légèrement évasée, émaillé bistre et vert, à décor de fleurs japonisantes (est. 2 500 euros). En vedette s’impose une rare lampe « branche » (1946) de Georges Jouve et Max Sauze (est. 10 000 euros), en faïence émaillée sous un abat-jour « cage » en fil de fer soudé (ajout postérieur), qui fut offerte par Mme Jouve au propriétaire actuel. On remarquera Univers III (ill. ci-dessus), grès émaillé noir avec tache d’or de Setsuko Nagasawa (est. 3 400 euros) ; Bambous, sculpture en biscuit de porcelaine de Nicole Giroud (1 800 euros), et une coupe en faïence ronde à bord relevé de Robert Deblander, à décor abstrait peint polychrome jaune, vert et bleu sur fond blanc (1 400 euros). La jeune génération des céramistes sera représentée entre autres par des œuvres d’Alistair Danhieux, Fanny Laugier, Nathalie Du Pasquier, Philippe Parrot Lagarenne, Alice Lothon, Anne-Marie Le Razavet et Daniela Schlagenhauf, dans une fourchette d’estimations allant de 100 à 4 000 euros.

Estimation : 150 000 à 200 000 euros
Nombre de lots : 320

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°350 du 24 juin 2011, avec le titre suivant : Sélection des ventes de la quinzaine (24.06-07.07.11)

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