Sélection des ventes de la quinzaine (04.02-17.02.2011)

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 4 février 2011 - 853 mots

COLLECTION MICHEL RULLIER, 3E VENTE - VENTE  DU 9 FEVRIER, PARIS - SVV FRAYSSE & ASSOCIES
En 2010, la dispersion de deux premiers ensembles de l’extraordinaire collection Michel Rullier de fers et de bronzes avait suscité l’enthousiasme des institutions et collectionneurs. Pour cette troisième et dernière partie, tous les lots sont également cédés sans prix de réserve : coffrets, serrures, clés, mortiers, couverts, tire-bouchons, casse-noisettes, entre autres objets métalliques européens remontant aux époques gallo-romaine et médiévale pour les plus anciens, puis datés de la Renaissance au XIXe siècle, sont offerts à partir de quelques centaines d’euros. « Tous sont authentiques », souligne l’expert Martine Houzé. On remarquera une importante clef de 18,6 cm, travail français du XVIIe siècle en fer forgé et sculpté, avec un anneau orné de deux chimères en ronde bosse adossées, le cou et les pattes reliées par une cordelette, ainsi qu’un imposant heurtoir de 61,8 cm, véritable travail de maîtrise en fer forgé et sculpté du XVIIIe siècle, d’époque Louis XVI, estimés 10 000 euros chacun. Parmi les objets les plus étonnants, notons un tire-bonde du XVIIIe en fer forgé (ill. ci-contre), représentant un homme nu tenant un tonneau sur son ventre (est. 1 500 euros), et un rare petit mortier dit « à poison », travail espagnol du XVIe siècle en bronze patiné, au corps octogonal à contreforts obliques, doté de deux prises en anneau ornées d’une tête de chien (est. 6 000 euros). Les amateurs d’accessoires de mode apprécieront un réticule allemand du XIXe siècle, en toile métallique et acier poli (est. 400 euros), ainsi qu’un exceptionnel fermoir de ceinture français de la seconde moitié du XVIe siècle, à décor très finement ciselé d’un buste d’homme et de femme sortant d’une corne d’abondance, dans un cartouche agrémenté d’une tête d’angelot, d’une urne et d’un médaillon perlé (est. 400 euros).
Expert : Martine Houzé
Estimation : 500 000 euros
Nombre de lots :396


LOOKING CLOSELY : UNE COLLECTION PRIVEE -  VENTE DU 10 FÉVRIER, LONDRES - SOTHEBY’S 
Sotheby’s présente le 10 février à Londres une remarquable collection d’œuvres de maîtres modernes et d’après guerre. Lucian Freud apparaît deux fois en vedette de cette vente, notamment portraituré dans Three Studies for a Portrait of Lucian Freud (1964), triptyque réalisé par son grand ami Francis Bacon, estimé 7 à 9 millions de livres sterling (8 à 10,5 millions d’euros). Chacune des trois toiles de cette composition a été exécutée sur un format intimiste de 35,5 x 30,2 cm, régulièrement utilisé par l’artiste pour les portraits de ses amis les plus proches. Signalons aussi un Autoportrait (1952) de Freud, petit bijou de 12,5 x 9,5 cm, peint sur cuivre (ill. ci-contre), estimé 600 000 livres sterling (700 000 euros). Cette image iconique de l’artiste a fait la couverture du catalogue de l’exposition rétrospective consacrée au peintre en 1974, laquelle a circulé en Angleterre. Le mouvement surréaliste est représenté par un Portrait de Paul Éluard (1929) signé Salvador Dalí (est. 3,5 millions de livres sterling/4 millions d’euros), utilisant une imagerie complexe semée de symboles freudiens reflétant l’univers de l’artiste. L’œuvre romantique et lumineux de Marc Chagall est illustré par quatre toiles majeures qui furent l’objet de commandes particulières et qui ne sont jamais passées sur le marché : David (1961-1963) et sa compagne Bethsabée (1965), estimées 2,5 millions de livres sterling (3 millions d’euros) chacune ; La Danse et son pendant La Musique, exécutées en 1967 et estimées 2 millions de livres sterling (2,3 millions d’euros) chacune.
Expert : Martine Houzé
Estimation : 500 000 euros
Nombre de lots : 396

COLLECTION JEAN-PHILIPPE MARIAUD DE SERRES VENTE DES 16 ET 17 FÉVRIER, PARIS CHRISTIE’S
La collection Jean-Philippe Mariaud de Serres, marchand et expert parisien de renom spécialiste de l’archéologie méditerranéenne, décédé en 2007, sera dispersée sous le marteau de François de Ricqlès. Les deux hommes, qui étaient amis, avaient travaillé ensemble durant de nombreuses années. L’ensemble comprend de nombreux objets antiques provenant du Proche-Orient, d’Égypte, de Grèce ou de Rome : pièces monumentales, têtes, reliefs, bronzes, poterie, intailles et sceaux finement gravés. Signalons un portrait en marbre sculpté et idéalisé de l’empereur Néron jeune (de 33 cm), estimé 80 000 euros. « En dépit du vote par le Sénat de la damnatio memoriæ (condamnation à l’oubli) de Néron après son suicide, de nombreux portraits de l’empereur survécurent à la destruction permettant de relater les différents événements qui marquèrent sa vie. Ce buste, qui est daté vers 59 avant J.-C., fait partie du quatrième type, célébrant probablement le quinquenium de Néron, soit la cinquième année de son règne », relève Max Bernheimer, directeur du département des antiquités chez Christie’s. Parmi les autres pièces phares de la collection, figurent une élégante amphore attique à figures noires sur fond rouge, décorée de palmettes (estimée 50 000 euros), datée vers 530 avant
J.-C. et attribuée au groupe de Leagros, ainsi qu’un beau torse romain en marbre de 61 cm (ill. ci-contre), datant du IIe siècle avant J.-C. (estimé 40 000 euros), en contrapposto, posture où le poids du corps repose sur une jambe. Il s’agirait d’une représentation d’Apollon ou Dionysos.
Expert :  Max Bernheimer
Estimation :  1,4 million d’euros
Nombre de lots : 422
 

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°340 du 4 février 2011, avec le titre suivant : Sélection des ventes de la quinzaine (04.02-17.02.2011)

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