Evénement

Se lancer des fleurs

Par Maureen Marozeau · Le Journal des Arts

Le 10 juin 2005 - 576 mots

Après le Carré Rive Gauche, Art-Saint-Germain-des-Prés et la Noctune Rive Droite, le Louvre des Antiquaires se mobilise.

 PARIS - Situé au cœur du triangle formé par les galeries de Saint-Germain-des-Prés, de l’avenue Matignon et du quartier du Marais, le Louvre des Antiquaires, avec sa concentration de 250 antiquaires, sa prestigieuse situation en face du Musée du Louvre, ses locaux de luxe, devrait attirer les foules. Et pourtant… Armé d’une nouvelle stratégie de communication, l’Association des commerçants du Louvre des Antiquaires (ACLA), menée par Gérard Conte, est fermement décidée à reconquérir sa place sur l’échiquier parisien. Un sursaut perceptible dès le mois d’avril, avec une Quinzaine du dessin organisée parallèlement au Salon du dessin se tenant au Palais Brongniart. Avec plusieurs centaines de visiteurs par jour, les premières retombées ont été encourageantes.

Odeurs de fleurs
L’événementiel est en effet devenu indispensable à la survie médiatique d’un tel site. Parallèlement à ce programme d’expositions communes, l’association a eu l’idée de relancer son cycle de conférences à l’heure du déjeuner, les « Mardis du Louvre des Antiquaires », inauguré à l’ouverture du site en 1978. Avec Daniel Alcouffe dans le rôle du maître de cérémonie, cette offensive dans le domaine du savoir scientifique montre un certain niveau d’exigence. Le  conservateur général honoraire anciennement chargé du département des Objets d’art du Musée du Louvre a inauguré son cycle de conférences sur les gemmes le 31 mai devant un parterre de collectionneurs et de marchands. Il dispensera sa leçon en « Marqueterie des fleurs » dans le cadre de la prochaine exposition commune du site, « L’été fleurit au Louvre des Antiquaires », le 22 juin.
Car cet été, le Louvre des Antiquaires se met au vert. Des décors floraux viendront orner les trois étages de la structure, elle-même embaumée par les essences d’un parfumeur parisien ultrachic. Chaque antiquaire mettra en vitrine des œuvres en rapport à la fleur et au bouquet, une manière d’inviter le visiteur à une promenade. L’offre est à l’image de la diversité du lieu et chacun ira de sa spécialité –  tableaux, dessins, sculptures, tapisseries, porcelaines, mobilier, bijoux… – pour coller au mieux à la thématique florale : porcelaine de Saxe et bronze doré pour un étonnant grand cartel au Chinois de Meissen à la galerie Chadelaud ; pipe à opium et pipes à eau XIXe chez Dominique Delalande ; éventails XIXe, orné de bouquets peints pour l’un, en ivoire sculpté pour l’autre, chez Lucie Saboudjian. Sans oublier un détour par le mobilier école de Nancy chez Impulsion B ainsi qu’une décoration de l’Ordre de la Rose du Brésil en or et en émail à voir chez le spécialiste en militaria Patrice Reboul. Curiosité toujours à la Galerie des Modernes avec une Composition aux papillons de Misia Sert. Cette muse chère aux peintres et poètes parisiens du début du siècle avait offert ce collage de papillons et de plumes aux époux Rubinstein pour leur mariage le 27 juillet 1932. Enfin, la photographie contemporaine sera au rendez-vous dans la salle d’exposition du 1er étage : chaque cliché d’Alberto Ricci cadre un détail de l’un des objets proposés chez les marchands. Mais le Louvre des Antiquaires ne s’arrête pas là. Une fois les fleurs fanées, le lieu s’offrira au mois d’octobre une thématique « Perles et voluptés ». Tout un programme...

L’ÉTÉ FLEURIT AU LOUVRE DES ANTIQUAIRES

Du 18 juin au 28 juillet, 2, place du Palais-Royal, 75001 Paris, tél. 01 42 97 27 27, www.louvre-antiquaires.com, ouvert tlj sauf lundi 11h-19h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°217 du 10 juin 2005, avec le titre suivant : Se lancer des fleurs

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