Arts décoratifs

Savoir-faire et faire savoir

Une vente rend hommage aux artisans ayant épaulé les designers de 1950 à nos jours

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 13 novembre 2012 - 534 mots

PARIS - Alors que beaucoup ont déserté l’hôtel parisien, de jeunes commissaires-priseurs tentent d’insuffler un vent de fraîcheur à Drouot, et de dépoussiérer la profession avec des idées nouvelles.

Associé depuis deux ans et demi à Pierre Emmanuel Audap (cofondateur et ex-associé de Piasa), Fabien Mirabaud fait partie de ceux qui veulent moderniser les ventes publiques afin d’attirer une nouvelle clientèle. « Il pousse toute l’équipe à être force de propositions », avance Charlotte du Vivier-Lebrun, responsable du département XXe siècle et en charge du développement de la société de ventes. Avec la vacation prévue le 19 novembre sur le thème du « Savoir-faire en France », « nous avons voulu donner un autre regard sur les arts décoratifs de la seconde moitié du XXe siècle, en rendant hommage à nos créateurs et artisans, ceux qui, hier comme aujourd’hui, continuent à nous émerveiller sans céder à la facilité du « vite fait, bien fait » de la production de masse », explique la jeune femme assistée de l’expert Côme Rémy.

La vente, qui réunit des pièces uniques et des œuvres éditées en petite série, passe en revue les différentes disciplines des arts décoratifs (orfèvrerie, céramique, tapisserie, verrerie, ébénisterie, dinanderie, marqueterie, laque…), l’originalité consistant à avoir mis à l’honneur les artisans. « Nous avons indiqué au catalogue le nom du créateur et celui du fabriquant lorsque ceux-ci différaient », souligne Côme Rémy. Ainsi pour la console Défenses de paille (2005) d’Hubert Le Gall (est. 9 000 euros), signée et numérotée 1/25, il est précisé que la marqueterie de paille du plateau a été réalisée par Lison de Caunes et que le travail de laquage des montants en bois a été exécuté par Mireille Herbst. « Il nous a fallu deux ans pour construire cette vacation d’une centaine de lots que nous souhaitons reconduire annuellement, indique Fabien Mirabaud. Nos vendeurs ont été patients car ils ont bien compris l’impact que pourrait avoir une telle mise en valeur sur la vente de leurs biens. » Les vendeurs ont aussi joué le jeu des estimations attractives. Au final, les amateurs, même non éclairés, peuvent acheter en confiance, au fil de leurs coups de cœur. On remarquera une série d’objets réalisés par Daniel Langlois-Berthelot dans les années 1960 en marqueterie de paille (est. 200 à 800 euros) marquée « Saint Yves de Paris » ; une tapisserie en laine et soie, pièce unique signée Roger Bezombes et réalisée en 1983 par Robert Four, lissier à Aubusson (est. 8 000 euros) ; une lampe de table Boomerang (1991) en résine finition au bitume de Judée noir, numérotée 5/8, signée Philippe Cuny (est. 3 200 euros) ; une paire de vases Couronne (1995), pièce unique en argent et cônes de lave de Volvic de la main de Roland Daraspe (est. 9 000 euros), ou encore un meuble à casiers en acier, bois brûlé et béton, pièce unique signée Erwan Boulloud (est. 10 000 euros).

SAVOIR-FAIRE EN FRANCE, LES ARTS DÉCORATIFS DE 1950 À NOS JOURS

Le 19 novembre à l’hôtel Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris, SVV Audap & Mirabaud ; exposition publique : les 17 et 18 novembre 11h-18h et le 19 novembre 11h-12h, tél. 01 53 30 90 30, www.audap-mirabaud.com

SAVOIR-FAIRE

- Expert : Côme Rémy

- Estimation : 300 000 euros

- Nombre de lots : 119

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°379 du 16 novembre 2012, avec le titre suivant : Savoir-faire et faire savoir

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