Saisir Bâle au bond

L’art russe et les arts décoratifs du XXe arrivent à la TEFAF

Le Journal des Arts

Le 24 octobre 1997 - 499 mots

Cent trente-cinq marchands – contre 125 en 1995 et 134 en 1996 –, originaires de quinze pays, participeront à la troisième édition de la TEFAF Basel (The European Art Fair) qui se déroulera du 8 au 16 novembre. Bien décidés à faire venir les collectionneurs d’Europe du Sud, les organisateurs ont décidé d’accueillir cette année les arts décoratifs du XXe siècle et l’art russe, portant ainsi à dix le nombre des sections de ce rendez-vous international.

PARIS. "Cette foire est un tremplin permettant de sortir de l’Hexagone et de rencontrer des clients qui ne se déplaceraient pas vers Paris", explique Didier Wormser, de l’Étoile d’Ishtar, l’un des neuf Français présents cette année à Bâle. Spécialiste en archéologie égyptienne et orientale, il participe pour la troisième année consécutive à la jeune manifestation suisse, car elle lui permet “de réaliser en dix jours ce qu’il accomplirait en trois mois dans sa galerie”. La force de la foire est de pouvoir “rassembler autant de spécialistes en archéologie”, souligne le directeur de la galerie bâloise Kunst der Antique. TEFAF Bâle présente le double avantage de réunir les plus grands marchands dans une dizaine de domaines, à un carrefour entre l’Italie, la France, les Flandres et l’Allemagne. Christie’s ne s’y est d’ailleurs pas trompée en s’associant à la publication d’un pré-catalogue (lire le JdA n° 44, 26 septembre), et désireux d’être à la hauteur de cette réputation, les organisateurs ont agrandi l’espace d’exposition. Répartis sur trois étages, antiquaires et galeristes présenteront des objets dont un comité d’experts aura préalablement contrôlé l’origine. Si les Français Jacques Barrère, Eric Coatalem et Georges de Jonckheere n’ont pas renouvelé leur participation, ces gages de qualité ont attiré trente-cinq nouveaux marchands. Ainsi, Susanne Orlando, propriétaire de la jeune galerie zurichoise Art Foccus, est convaincue que ses “tableaux modernes classiques séduiront les collectionneurs de l’ouest et du sud de l’Europe qui ne fréquentent pas Maastricht”, tandis que Mony Linz-Einstein, de la galerie parisienne Epoca, espère que ses meubles et ses objets de curiosités “plairont à des collectionneurs américains”. Pour sa part, le Bruxellois Rodrigo Diaz-Roméro, de la galerie Cento Anni, qui présentera des vases Art nouveau de l’École de Nancy, pense retrouver ses clients italiens. Il souhaite également “établir de nouveaux contacts avec des Suisses, des Autrichiens et des Allemands”. Quant à Ernst Beyeler, il a décidé, “pour convaincre les amateurs attirés par une foire très active, de présenter des tableaux, des dessins et des céramiques de Picasso”. La céramique occupera d’ail­leurs une place particulière cette année, puisque huit marchands venus des Pays-Bas, de Belgique, de Suisse et d’Allemagne seront rassemblés au cœur de la section antiquités et objets d’art. L’antiquaire bâlois Georges Segal, spécialisé dans le XVIIIe siècle, proposera des faïences du XVIe et des porcelaines du XVIIIe. Si, comme l’espèrent les organisateurs, la fréquentation atteint cette année plus de 18 000 visiteurs – en 1996, leur nombre avait crû de 12 % –, la cadette de la TEFAF Maastricht aura quasiment atteint l’âge adulte dès sa troisième édition.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°46 du 24 octobre 1997, avec le titre suivant : Saisir Bâle au bond

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