Robin Woodhead : Sotheby’s affiche la sérénité

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 14 avril 2000 - 450 mots

Les ententes illicites continuent à défrayer la chronique. Plusieurs nouveaux recours collectifs engagés contre Sotheby’s et Christie’s par des plaignants américains qui demandent des dommages et intérêts (lire le JdA n° 102) pourraient ébranler les auctioneers, Sotheby’s en particulier qui ne bénéficie pas, contrairement à sa rivale, d’une amnistie conditionnelle de la justice américaine. Interviewé par le Journal des Arts, Robin Woodhead, vice-président de Sotheby’s Holding, directeur général de Sotheby’s Europe et Asie et nouveau membre du conseil d’administration, affiche une certaine sérénité.

Sotheby’s et Christie’s, suspectées de s’être entendues pour fixer de concert le montant de leurs commissions, font l’objet d’une enquête de la justice américaine. Qu’adviendra-t-il si Sotheby’s est affaiblie par des amendes d’un montant très élevé ?
L’enquête a débuté il y a trois ans. Et la presse en a fait ses gros titres lorsque Christie’s a déclaré avoir été en contact avec des responsables de Sotheby’s en vue de conclure des ententes. S’en est suivie la démission du président et de la directrice générale de notre maison, qui n’ont pas pour autant été inculpés. Nous ne savons pas, pour le moment, quelles preuves détient Christie’s pour démontrer qu’il y a eu entente. Nous continuons de parler et de négocier avec la justice américaine. Le montant de l’amende qui pourrait nous être appliquée sera déterminé en fonction des conclusions de l’enquête. Notre nouveau président, Michael Sovern, a déclaré que cette amende “pourrait être élevée, mais pas menaçante pour la vie de l’entreprise”. Je ne pense pas que ce soit dans l’intérêt du ministère de la Justice américain de détruire les entreprises. S’il y a des preuves pour nous condamner, nous devrons faire face à une amende. Mais, pour l’instant, l’enquête se poursuit.

En raison de l’amnistie conditionnelle qu’elle a obtenue, Christie’s ne serait pas inquiétée, même s’il s’avère qu’elle porte une part de responsabilité ?
L’amnistie est conditionnelle. Nous n’avons pas assez d’éléments à cet égard pour l’instant.

Vous pourriez avoir à payer jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires de la société ?
Oui, mais il existe une large échelle de sanctions. Ce n’est pas forcément celle-là qui sera appliquée. Un certain nombre d’éléments sont pris en compte, les faits mais aussi les circonstances et, de manière plus générale, la façon dont l’entreprise se comporte. À l’heure où je vous parle, personne n’a été inculpé, nous sommes en cours d’enquête.

Si la Cour arrive à prouver qu’Alfred Taubman a agi avec l’intention de détourner la loi, il pourrait être amené à vendre ses actions pour rassurer le marché. Qu’en pensez-vous ?
Tout d’abord, je ne pense pas que la justice puisse forcer un particulier à vendre ses parts. Et il n’a jamais laissé entendre qu’il avait l’intention de les vendre.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°103 du 14 avril 2000, avec le titre suivant : Robin Woodhead : Sotheby’s affiche la sérénité

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