Ribolzi crée l’événement

Il ouvre deux nouvelles galeries à Monte-Carlo

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 22 mai 1998 - 561 mots

Installé à Monte-Carlo, rue des Beaux-Arts, depuis 1974, Adriano Ribolzi s’est spécialisé dans le mobilier français des XVIIe et XVIIIe siècles. Pour s’adapter aux nouveaux comportements d’achat de sa clientèle, il quitte son ancienne adresse et ouvre, début juillet, deux nouvelles galeries qui lui permettront de bénéficier d’une surface triplée pour présenter des œuvres et organiser des expositions.

MONTE-CARLO - Les comportements d’achat des collectionneurs et amateurs d’art ont évolué. Aujourd’hui, ils boudent un peu les galeries mais plébiscitent, en revanche, les grandes foires et salons tels que la Biennale internationale des antiquaires, Tefaf Maastricht ou l’International Fine Art Fair. “Les foires représentent aujourd’hui plus d’un tiers de mon chiffre d’affaires en comptant les retombées qu’elles induisent”, confirme Adriano Ribolzi. Désormais, pour attirer l’amateur, il faut créer l’événement. L’antiquaire monégasque l’a bien compris. Il s’adapte à cette nouvelle donne en triplant sa superficie d’exposition – 300 m2 désormais –, afin de présenter plus large­ment ses objets d’art et organiser des manifestations. Il dis­posera, à partir du début juillet, de deux nouvelles galeries dans lesquelles seront exposés à la fois des meubles des XVIIe et XVIIIe siècles, des tableaux anciens, plus particulièrement de l’École italienne, et des objets d’art de la Renaissance au XIXe siècle. La première, aux somptueuses boiseries Louis XVI, disposera de trois salles d’exposition : elle se trouve dans le Palais de la Scala, 3 avenue de l’Hermitage, qui jouxte l’hôtel du même nom. La seconde, tapissée de velours, sera ouverte sur rendez-vous. Là, des pièces exceptionnelles seront proposées dans un cadre plus privé. “Chaque année, je ferai au moins une exposition, explique Adriano Ribolzi. La première, qui sera consacrée à des maîtres italiens, débutera le 3 juillet”. Parmi les trente ta­bleaux présentés figurent une œuvre de Michelino di Besozzo, dont on ne connaît que trois toiles – l’une étant au Metropolitan de New York, l’autre à la Pinacothèque de Sienne –, mais aussi un fragment d’une Mater Dolorosa attribuée à Giotto, et une huile de Girolamo Mazzola Bedoli représentant une Vierge à l’Enfant avec saint Jean-Baptiste. 

De Lugano à Monaco
“Aujourd’hui, les gens, manquant parfois de connaissances en matière d’objets d’art, hésitent un peu à l’idée d’entrer dans une galerie, poursuit l’antiquaire. Autrefois, ils prenaient volontiers une demi-journée pour effectuer le tour des galeries. Les pratiques ont changé, le métier aussi. Avant, il y  avait plus de culture, de poésie ; l’aspect négoce était moins présent. La concurrence, celle des maisons de vente notamment, s’est faite plus agressive dans la recherche de clients”.

Le métier change, mais Adriano Ribolzi est resté fidèle à ses premières passions, le meuble français XVIIIe surtout, et à sa ville d’élection, Monte-Carlo, qui l’a accueilli en 1974. Quand il a ouvert sa galerie de la rue des Beaux-Arts, l’antiquaire originaire de Lugano, en Suisse, était le premier marchand d’art étranger à s’installer dans la Principauté. Un an plus tard, Sotheby’s prenait pied sur le Rocher, suivi par Christie’s et de nombreux marchands qui ont alors fait de Monaco un nouveau centre du marché de l’art. “La démarche la plus évidente pour moi aurait été d’aller à Paris. J’ai eu la prétention d’inventer quelque chose à moi, d’établir mon originalité en m’installant sur la Côte-d’Azur. L’idée d’ouvrir à Monaco est née soudainement. Je ne connaissais quasiment pas la Principauté en 1974. Je n’y étais venu que ponctuellement pour le Grand Prix de formule 1”.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°61 du 22 mai 1998, avec le titre suivant : Ribolzi crée l’événement

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