La 7e Biennale Révélations, consacrée aux métiers d’art, réunit au Grand Palais la crème des artisans d’arts. Savoir-faire, diversité des propositions françaises et internationales sont au rendez-vous.
Verre soufflé, étoffes brodées, bois sculpté, « rouillé », laqué, pierres brutes ou ornementales, marbre et albâtre, bronze, dorures, métal poli… L’extraordinaire variété des matières et des techniques rassemblées pendant cinq jours au Grand Palais durant la Biennale Révélations donne le tournis. La manifestation, organisée depuis 2013 par le syndicat professionnel Ateliers d’arts de France a pour ambition de faire connaître les métiers d’art. Cette 7e édition réunit plus de 500 artisans, designers, manufactures, galeries et fondations répartis en 226 stands. Une manière de voir le signe de la vitalité de la création contemporaine. Plus des deux tiers des exposants participent pour la première fois. Ainsi de l’artiste chinoise Wanbing Huang, diplômée de Central Saint Martins, à Londres, qui revisite la tradition chinoise, la céramiste Dita Cossio qui moule ses porcelaines sur du cuir, mais aussi l’éditrice de mobilier Caroline Andréoni, ou encore l’Atelier Cédric Peltier, peintre en décors. Ils exposent aux côtés d’artistes habitués de la Biennale, comme l’Atelier de Lison de Caunes, grande dame de la marqueterie de paille, l’ébéniste Steven Leprizé, à la pointe de l’innovation technique, le sculpteur sur bois Alain Mailland, le céramiste Silver Sentimenti… Comment ne pas être émerveillés par ces savoir-faire transmis de génération en génération, que les créateurs poussent parfois encore plus loin, à l’image des « mondes de papier » de Charles Macaire, associant des techniques traditionnelles et contemporaines de pliage et de froissage ?
Loin d’être centrée sur l’artisanat français, la Biennale se veut grande ouverte à l’international : elle donne à voir des pièces uniques venues d’Amérique du Sud, du Bangladesh, de Corée, de Géorgie, de Grèce… On y découvre aussi bien le mobilier en ardoise du designer irlandais Edwyn James Hickey que les bijoux d’intérieur géants de la Sud-Africaine Julia Atlas, inspirés par ses racines turques. Et c’est une installation monumentale en lave émaillée colorée de l’entreprise Ranieri qui accueille les visiteurs, puisque l’Italie est cette année le pays à l’honneur, avec un contingent d’une vingtaine d’exposants. Célébrant l’excellence mais aussi la diversité des formes et des goûts, Révélations est un antidote au conformisme, à l’instar de son exposition, intitulée « Le banquet », qui serpente au cœur de la nef.
Pour cette pièce, le bois, explique Steven Leprizé, ébéniste d’art, a été fendu selon une technique physiquement éprouvante, exécutée aux coins et à la masse, qui respecte l’ordre des fibres. Ainsi, le miroir place chacun face à sa propre vérité, tandis que les fentes dans le tronc révèlent l’âme cachée du bois, unissant l’homme et la nature dans un seul et même objet d’art.
De 2 000 € à 10 000 €
Céramiste d’art, Silver Sentimenti s’est inspiré pour cette coupe sur pied des parures romaines cuirassées des gladiateurs, mélangeant la protection et le décorum. Cette pièce unique fait partie d’une série de coupes et de vases en grès caractérisés par l’emploi de différents matériaux et techniques qui en accentuent le côté décoratif.
700 €
Rex Kalehoff est un designer de meubles et sculpteur sur pierre et sur bois. Il fait partie des artisans d’art représentés à la Biennale par l’association De Mains de Maîtres Luxembourg. Ses créations sophistiquées empruntent des formes animales ou végétales à la nature, tout en les stylisant. Ce charmant miroir à main représente un mouflon campé sur ses pattes et plein de confiance, encourageant les utilisatrices ou utilisateurs à faire face à la journée devant eux.
5 600 €
Delphine Grandvaux réalise des sculptures en fil métallique à partir d’une ancienne technique de maillage. Souples, délicates et transparentes, ses créations conjuguent recherche et savoir-faire artisanal. Celle-ci doit son titre au mot « respiration » dont l’onde sonore a inspiré le dessin, dans une tentative poétique de donner forme au son.
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Révélations, un antidote au conformisme
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°785 du 1 mai 2025, avec le titre suivant : Révélations, un antidote au conformisme