Record pour Victor Hugo

Les premières ventes de photographies anciennes

Le Journal des Arts

Le 1 mars 1997 - 392 mots

La photographie d’une main de Victor Hugo a créé la surprise à Drouot en étant adjugée 140 000 francs par l’étude Libert et Castor. Quelques jours plus tôt, la dispersion dirigée par l’étude Pesche­teau-Badin-Godeau-Leroy n’avait pas atteint son estimation haute malgré de nombreuses préemptions et l’affluence des collectionneurs.

PARIS - Contraint à l’exil en 1852, Victor Hugo s’était installé à Jersey avec sa famille. Son fils, Charles Hugo, et Auguste Vacquerie réalisèrent alors de nombreux clichés de l’écrivain, réunis notamment dans un album de 104 images. Celles-ci ont été vendues séparément, pour un total dépassant 1 million de francs, par l’étude Libert et Castor le 7 février. La photographie d’une main de Victor Hugo a été adjugée 140 000 francs au profit d’un collectionneur américain, prix record pour une photographie de l’écrivain. "Je n’ai jamais vu autant de monde à une vente de photographies !", s’étonnait un collectionneur français le 1er février. Malgré une salle comble et l’enthousiasme de Me Antoine Godeau, les collectionneurs, en majorité français, se sont montrés prudents. La vente a totalisé 944 000 francs, contre le 1,5 million attendu.

Nombreuses préemptions
De nombreux lots ont été cédés en dessous de leur estimation, comme ceux des pionniers de la photographie Édouard Baldus, Hippolyte Bayard ou Charles Marville. Une exception pour ce dernier, qui a vu son portail de la cathédrale de Strasbourg préempté, entre autres pièces, par la Direction du Patrimoine à 17 500 francs. La Bibliothèque nationale a notamment acquis plusieurs daguerréotypes, dont deux du physicien Hippolyte Fizeau datant de 1873, représentant des toits de Paris, pour 15 000 francs, ainsi qu’un pleine plaque de 1850 sur lequel sont réu­nies six femmes. Es­timé 15 000 francs, il est parti à 27 500 francs. Le Musée d’Orsay a de son côté acheté 6 800 francs cin­quante-neuf photographies de Paul Géniaux.

Parmi les pièces qui se sont distinguées, un ensemble de trente-trois photographies de 1870 à 1880 sur l’Australie – les enchères commencées à 1 500 francs ont atteint 12 000 francs –, ou ce daguerréotype de 1850,montrant un groupe de six hommes, estimé 3 000 francs et acheté 11 000 francs par téléphone. Trois photographies de Naples par Alexandre Dumas, datant de 1860, ont doublé leur estimation à 24 000 francs. Enfin, un nu d’Auguste Belloc, estimé entre 30 et 40 000 francs, a été cédé 35 000 francs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°34 du 1 mars 1997, avec le titre suivant : Record pour Victor Hugo

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