Galerie

Recomposition en cours dans les galeries de Montpellier

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 31 janvier 2019 - 481 mots

MONTPELLIER

La galeriste Clémence Boisanté a cessé son activité pour prendre la direction artistique de deux nouveaux lieux hybrides créés par un promoteur immobilier local.

Montpellier. Rien ne laissait présager que « Plis & repli » était la dernière exposition de la galerie Clémence Boisanté. Alexandre Hollan, Bou-Ge, Inhee Ma et Jean-Luc Meyssonnier ont donc clôturé trois années d’existence de l’enseigne familière du paysage montpelliérain. Début janvier 2019, Clémence Boisanté a pris en effet ses nouvelles fonctions de directrice artistique des deux espaces consacrés à la création contemporaine fondés par le promoteur immobilier et collectionneur sétois Gilbert Ganivenq : l’un à Sète (Le Réservoir), l’autre à Montpellier (La Serre). « Je n’avais absolument pas envisagé de fermer la galerie », explique l’ex-galeriste. « Tout a été très vite. En novembre Gilbert Ganivenq m’a contactée. La décision s’est prise mi-décembre. Ce n’est donc pas pour des raisons économiques que je ferme », précise-t-elle. « Économiquement la situation était viable, bien qu’en province l’activité de galeriste soit difficile », les collectionneurs préférant acheter à Paris ou à Londres. Gilbert Ganivenq n’a jamais compté parmi les clients de l’enseigne affirme-t-elle.

À 41 ans, la galeriste tourne une page dans son parcours dans l’art contemporain, commencé en 2003 par l’ouverture d’un premier lieu à Montpellier avec son compagnon Numa Hambursin, fils de la galeriste montpelliéraine Hélène Trintignan. Chacun poursuivant son chemin, ils deviennent des acteurs de la scène de l’art contemporain de la ville de tout premier plan. Après avoir été directeur artistique du Carré Sainte-Anne de 2010 à 2017, Numa Hambursin prépare l’ouverture à Montpellier de la Fondation Helenis GGL pour l’art contemporain programmée en septembre 2019 avec une exposition sur l’Américain Jim Dine. Fin mars début avril, La Serre, de son côté, aura préalablement livré sa première exposition au rez-de-chaussée de la déjà célèbre tour L’Arbre blanc conçue par les architectes Sou Fujimoto, Nicolas Laisné et Manal Rachdi.

Clémence Boisanté ne peut donner encore les noms des artistes qui seront présentés dans cet espace de 250 m2, mais des artistes de la galerie devraient figurer dans les futurs accrochages. Seule certitude, à l’instar du Réservoir à Sète, les œuvres seront à vendre et l’espace en accès gratuit. « Les rotations des expositions seront plus importantes qu’en galerie », précise Clémence Boissanté. La directrice artistique des deux espaces n’écarte pas l’éventualité de présenter aussi des pièces d’art brut ou d’art contemporain de la collection de Gilbert Ganivenq, comme c’est déjà le cas pour certaines au Réservoir à Sète dans un curieux mélange des genres.

L’ouverture de La Serre à Montpellier vient renforcer la scène de l’art contemporain en mutation amorcée par le MoCo, Établissement public de coopération culturelle dirigé par Nicolas Bourriaud et regroupant La Panacée, l’École supérieure des beaux-arts de Montpellier et l’hôtel de Montcalm. L’ouverture de ce dernier au public est prévue en juin-juillet en attendant celle du Carré Sainte-Anne à la programmation d’artistes vivants confiée à Michel Hilaire, directeur du Musée Fabre.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°516 du 1 février 2019, avec le titre suivant : Recomposition en cours dans les galeries de Montpellier

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