Printemps photographique

Quatre vacations dans cette spécialité organisées à Paris

Le Journal des Arts

Le 16 mai 2003 - 877 mots

Depuis quelques années, si le mois de novembre s’impose comme étant celui de la photographie à Paris, le retour des beaux jours amène avec lui une nouvelle série de ventes dans cette spécialité. Entre le 19 mai et le 3 juin, quatre vacations devraient retenir l’attention des amateurs.

PARIS - La SVV Yann Le Mouël, assistée de l’expert Viviane Esders, dirigera la première des quatre ventes annoncées. Le 19 mai, une vacation en matinée offrira entre autres des épreuves relativement modestes de Doisneau, d’Ida Kar et des photogravures de Stieglitz, estimées moins de 1 200 euros.
Deux cent lots seront dispersés l’après-midi, au nombre desquels une belle épreuve d’époque, Srinagar, Cachemire (1948), signée Henri Cartier-Bresson, estimée 15 000-20 000 euros, et plusieurs œuvres de Man Ray comme un Objet mathématique (1936), estimé 14 000-18 000 euros. Est également proposé un “portrait” des mains de Mme de Belperron, réalisé en 1934-1935 et estimé 20 000-25 000 euros. Quelques images autour de la mode et du glamour seront présentées, ainsi que l’unique épreuve d’un portrait de la danseuse Sylvie Guillem par Richard Avedon, dont sont attendus au moins 12 000 euros.
Le 27 mai, la SVV Beaussant-Lefèvre proposera une vente plurielle dont une partie sera consacrée à la photographie. Parmi les lots, figurent une soixantaine d’albums consacrés au Japon. Les images les plus anciennes de cet ensemble ont été réalisées entre 1865 et 1890. Samouraïs, geishas, petits métiers, paysages et scènes de rue en constituent les principaux thèmes. Quelques albums plus tardifs alternent gravures sur bois et photographies, permettant ainsi d’étonnantes comparaisons. Les estimations varient de quelques centaines d’euros à 6 000 euros pour un album de cent photographies par Kusakabe datant de 1870. On notera également une belle épreuve de Le Gray, Flotte française en rade de Cherbourg (1858), estimée entre 10 000 et 15 000 euros, ainsi qu’une œuvre de Man Ray intitulée Communication relative au hasard objectif (1934), estimée 8 000-10 000 euros, et une photographie de 1933 d’Henri Cartier-Bresson représentant des enfants en train de jouer au milieu de ruines à Séville, estimée 15 000-20 000 euros.
Le programme de la vente de la SVV Tajan, qui se déroulera le 2 juin, est très éclectique. Le clou en sera sans doute les neuf portraits de Denise Zola réalisés par son père Émile entre 1900 et 1902. Provenant de la descendance de l’écrivain, ces images inédites sont estimées entre 5 000 et 10 000 euros. Le thème du voyage y sera par ailleurs largement abordé avec des portraits d’hommes russes par Yvan Raoult, estimés 2 000-3 500 euros, d’Indiens par Curtis, et des photographies d’Asie et d’Amérique du Sud. Un lot estimé 15 000-20 000 euros devrait particulièrement intéresser les amateurs du Siam et du Cambodge puisqu’il réunit les archives d’Henri Parmentier, architecte-archéologue attaché à l’école française d’Extrême-Orient au début du XXe siècle. Un Portrait de Victor Hugo à Guernesey vers 1870, estimé 4 000 euros, et un Portrait de Cézanne dans son atelier (1904) par Émile Bernard, attendu autour de 9 000 euros, retiendront également l’attention.
Ces ventes s’achèveront le 3 juin avec la SVV Pierre Bergé et associés. Cette dernière vacation, consacrée à David Hamilton, réunit cent vingt photographies de 1969 à 1999. Les grands thèmes qui ont construit l’œuvre d’Hamilton, tels que les nus, les paysages, les hommages à divers peintres et les natures mortes, seront proposés entre 2 000 et 5 000 euros. “Ces estimations correspondent aux prix auxquels j’ai toujours vendu mes photos dans le monde, soit environ 2 000 dollars”, constate le photographe. Les tirages de la vente comportent tous le cachet de l’artiste, sa signature, et sont édités à dix exemplaires. La plupart sont modernes à l’exception de cinq ou six vintages. “La petite proportion de vintages de la vente est due au simple fait que David Hamilton en possède très peu, explique David Fleiss, expert de la vente. Il faisait, à l’époque des prises de vue, des tirages qu’il vendait directement, à la demande, comme beaucoup de photographes d’ailleurs. Il a aujourd’hui décidé de rentrer dans une rigueur de marché en se pliant à des exigences comme la numérotation...” Cette vente rétrospective devrait séduire un large public, les compositions poétiques de David Hamilton étant très populaires.

- PHOTOGRAPHIES, le 19 mai à 11 heures et à 14 heures, Drouot-Richelieu, 9 rue Drouot, 75009 Paris, SVV Yann Le Mouël, tél. 01 47 70 86 36, expert : Viviane Esders. Exposition les 17 et 18 mai, 11h-18h. - PHOTOGRAPHIES DES XIXe ET XXe SIÈCLES, le 27 mai à 14 heures, Drouot-Richelieu, 9 rue Drouot, 75009 Paris, SVV Beaussant-Lefèvre, tél. 01 47 70 40 00, www.beaussant-lefevre.auction.fr. expert : Pierre-Marc Richard. Exposition le 26 mai, 11h-18h, et le 27 mai, 11h-12h. - PHOTOGRAPHIES DES XIXe ET XXe SIÈCLES, le 2 juin à 15 heures, Espace Tajan, 37 rue des Mathurins, 75008 Paris, SVV Tajan, tél. 01 53 30 30 30, www.tajan.com, experts : Paul Benarroche et Serge Kakou. Exposition les 26, 27, 28 et 30 mai, 9h-12h30 et 14h-18h. - PHOTOGRAPHIES DE DAVID HAMILTON, le 3 juin à 14 heures, Drouot-Montaigne, 15 avenue Montaigne, 75008 Paris, SVV Pierre Bergé et associés, tél. 01 49 49 90 00, www.pba-auctions.com, expert : David Fleiss. Exposition le 2 juin, 11h-18h, et le 3 juin, 11h-12h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°171 du 16 mai 2003, avec le titre suivant : Printemps photographique

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