Sotheby’s

Ponti chez lui

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 15 avril 2005 - 559 mots

Les créations de l’architecte milanais sont dispersées à Milan.

 MILAN - Sotheby’s dispersera le 18 avril à Milan, berceau du designer Gio Ponti (1891-1979), une collection italienne de céramiques, meubles et peintures créés par l’architecte aux talents éclectiques. Il a notamment conçu en 1956 la tour Pirelli, qui s’inscrit comme une icône dans le paysage moderniste milanais, ou encore le Musée d’art moderne de Denver (1972) aux États-Unis. Cet ensemble de 79 créations de Gio Ponti, estimé environ 1 million d’euros, est le fruit de vingt ans de passion d’un bibliophile italien subjugué par les créations de son compatriote. Un déménagement est la raison de cette vente qui viendra s’amarrer au Salon international du meuble, lequel se tient dans la capitale lombarde du 13 au 18 avril. Selon Lydia Cresswell-Jones, consultante en arts décoratifs du XXe siècle chez Sotheby’s, la collection présentée appartient à « la période la plus intéressante de Gio Ponti, à savoir les années 1920-1930. Les céramiques réalisées par Ponti pour Richard Ginori entre 1923 et 1930 ont des décorations d’un style classique inspiré à la fois des Étrusques, des Grecques et des Romains ».
La collection se décline dans un riche goût néoclassique propre à séduire avant tout le marché italien et une partie de la clientèle américaine des décorateurs – à condition que toutes les pièces soient autorisées à quitter le territoire, une précision qui n’est pas appportée par la maison de ventes. La quarantaine de céramiques a été évaluée entre 800 euros, pour un bol aux cygnes à fond marron, et 50 000 euros, pour une urne dessinée en 1925 en porcelaine blanche à motifs dorés évoquant La Promenade archéologique. Il y en aurait ainsi « pour tous les budgets », dixit l’expert. Du côté du mobilier, les formes classiques prévalent comme réminiscences d’un XVIIIe siècle revisité. Un important bureau de 1931 en placage de noyer, estimé 80 000 euros, et une paire de cabinets en placage de bois et bronze doré surmontés d’un grand miroir, créés pour l’appartement Schejola à Milan et estimés 100 000 à 150 000 euros, en sont les pièces maîtresses. Est également proposé le mobilier de salle à manger en bois laqué noir conçu par Ponti pour la famille Petrone-Avallone en 1929. Il comprend un cabinet estimé 20 000 euros ; un meuble en enfilade et son miroir, 30 000 euros ; une console, 20 000 euros, ainsi qu’une table et ses douze chaises offertes pour 20 000 euros. Un tableau de Gio Ponti, une huile sur carton dans son cadre original de papier mâché rappelant l’art de la fresque et estimée 30 000 euros, fait le pont avec l’architecture. De l’architecte, on retiendra quelques dessins de projets d’inspiration classique ou plus moderniste, estimé 300 ou 400 euros pièce, et la maquette haute de 1,37 mètre en bois et métal de la tour Branca, estimée 10 000 euros. Appelée à son origine « tour Littoria », cette architecture surplombe du haut de ses 116 mètres le parc Sempione de Milan et fait la fierté des Milanais qui l’acceptèrent dès son inauguration en 1933 comme un signe des Temps modernes.

GIO PONTI, UNE COLLECTION PRIVÉE

Vente le 18 avril à 19 heures Sotheby’s Milan, palais Broggi, via Broggi 19, Milan, tél. 01 53 05 53 05 ; exposition à Milan du 14 au 17 avril, 10h-18h, le 18 avril 10h-13h, www.sothebys.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°213 du 15 avril 2005, avec le titre suivant : Ponti chez lui

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