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Photo Basel se reconfigure

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 7 juin 2017 - 846 mots

Pour sa 3e édition, le taux de renouvellement des galeries est toujours fort mais il est moindre, signe que la foire off suisse conforte quelque peu son assise.

Bâle. Photo Basel mue une nouvelle fois. D’une édition à l’autre, la foire lancée en 2015 par Sven Eisenhut et Samuel Riggenbach offre un parterre profondément renouvelé : 22 galeries sur les 34 comptabilisées font en effet leur entrée dans les espaces du rez-de-chaussée du Volkshaus, situé à dix minutes à pied d’Art Basel. Certes la proportion (64 %) est moindre que lors de l’édition 2016, où 90 % de galeries, sur un total de 27 galeries, étaient nouvelles. Ce renouvellement important marque néanmoins la difficulté des organisateurs de la foire à fidéliser au-delà de son noyau d’enseignes soutien de la première heure, telles les galeries Esther Woerdehoff (Paris) Bildhalle (Zurich), Kahmann (Amsterdam), Widmertheodoridis (Eschlikon, Suisse) et Baudoin Lebon (Paris) –  qui revient après avoir été non intégré l’an dernier.

Il est vrai que les dissensions apparues en 2016 entre les organisateurs et la directrice artistique de l’édition, Béatrice Andrieux, soutenue par Suzanne Tarasiève (Paris) et Fifty One (Anvers), n’ont pas incité nombre de galeries françaises renommées à revenir. Christophe Gaillard, André Magnin, Alain Gutharc ou In Camera n’ont ainsi pas renouvelé leur candidature. La proportion d’enseignes françaises est passée de près de la moitié des participants en 2016 (13 sur 27)  à 17 % cette année (5 sur 30). Mais pour Catherine et André Hug, Dix9-Hélène Lacharmoise ou School Gallery-Olivier Castaing, Photo Basel représente une opportunité d’enrichir leur carnet de contacts.
La proximité géographique de la foire avec Art Basel est un atout que ses organisateurs ont naturellement mis en avant. Les nouvelles recrues de Photo Basel comme Fabian & Claude Walter (Zurich), Almanaque (Mexico), Springer ou Susanne Albrecht de Berlin n’y ont pas été insensibles. Et ce d’autant qu’Art Basel est inaccessible pour elles. Aussi la possibilité de pouvoir bénéficier, ne serait-ce qu’à la marge, de son bel aéropage de collectionneurs, institutionnels ou conseillers en art suscite-t-elle maints espoirs.

Photo Basel, seule foire photo en Suisse, peut effectivement faire sa place. Reste à ses organisateurs encore très éloignés du milieu de la photo, en particulier de ses opérateurs institutionnels ou privés, à démontrer que cette troisième édition peut conforter son assise et générer une dynamique susceptible de l’inscrire au rang des foires émergentes de qualité telles qu’Unseen Photo Fair à Amsterdam.

Cette édition s’internationalise davantage cette année même si les enseignes helvétiques, allemandes et italiennes, en plus grand nombre, forment le gros du bataillon. L’extrême hétérogénéité des propositions d’un stand à un autre constitue à la fois un atout et une marque de faiblesse car elle amène un certain type de clientèle mais peut en détourner irrévocablement d’autres. Il faudra suivre cette année l’intérêt porté à Newsha Tavakolian, Halim Al-Karim et Katayoun Karami représentés par AB43 Contemporary (Zurich), à Mona Kuhn et Kourtney Roy chez Hug (Paris), à Vincent Fournier et Chou Ching-hui à la Galerie Paris 1839 (Hongkong), ou à Simone Kappeler et Iris Hutegger chez Esther Woerdehoff.  Ces jeunes créateurs, trentenaires ou quadragénaires, sont particulièrement bien représentés à Photo Basel, en particulier les femmes. La fourchette des prix de leurs tirages est par ailleurs bien plus large et abordable que celle pratiquée à Art Basel.

Mais Photo Basel saura véritablement si elle a passé un cap l’année prochaine seulement. L’évolution de la  composition de son parterre de galeries sera en effet le meilleur indicateur de la santé de la foire.

La photographie dans le cadre d’Art basel 2017

ART BASEL. Bâle n’est pas référencée comme la capitale helvétique de la photographie même si elle compte un grand nombre de collectionneurs importants tels les architectes Herzog & de Meuron. Les meilleures galeries photo suisses, à l’exemple de Christophe Guye, ou du moins les généralistes représentant des photographes de renom, telle Mai 36, se trouvent à Zurich. Cette dernière compte d’ailleurs au nombre des galeries généralistes sélectionnées à Art Basel 2017.

La foire à cet égard dope Bâle au médium pendant cinq jours. La photographie, dans sa période moderne et contemporaine, y est bien représentée. Daniel Blau (Londres), Howard Greenberg (New York), Fraenkel (San Francisco) et Thomas Zander (Cologne), enseignes coutumières également du salon Paris Photo, font ainsi partie des habitués. Du côté des artistes, on relève cette année Andres Serrano et Brook Andrew chez Nathalie Obadia (Paris), Mohamed Bourouissa et Robin Rhode chez Kamel Mennour (Paris), Bruno Serralongue et Michel Houellebecq à la galerie Air de Paris (Paris). David Claerbout, dont les dernières vidéos et photographies font l’objet d’une exposition au Schaulager, est représenté quant à lui par Sean Kelly (New York) et Esther Schipper (Berlin).

Wolfgang Tillmans, qui après la Tate Modern (Londres) bénéficiera d’une autre grande rétrospective cet été à la Fondation Beyeler, est quant à lui très présent sur les stands d’Art Basel. De Bucholz (Berlin) à Chantal Crousel (Paris) et Juana de Aizpuru (Madrid) en passant par Maureen Paley (Londres), Regen Projects (Los Angeles), David Zwirner (Londres) et Wako Works of Art (Tokyo) : pas moins de sept galeries l’exposent !

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Photo Basel International Art Fair du 14 au 18 juin, Volkshaus Basel, Rebgasse 12-14, Bâle, 
<a  data-cke-saved-href=www.photo-basel.com

    Légende Photo :
    Kourtney Roy, Hope 11, 2014. Courtesy Galerie Catherine et André Hug.

     

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°481 du 9 juin 2017, avec le titre suivant : Photo Basel se reconfigure

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