Coutau-Bégarie

Pas de tabac dans la tabatière

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 19 décembre 2003 - 553 mots

Le 22 décembre, la dernière vente spécialisée de l’année portera à Drouot sur les objets liés au tabac, excluant les cigares anciens.

 PARIS - Le 22 décembre à Drouot, l’art de la tabacologie sera au rendez-vous. La maison Coutau-Bégarie et l’expert Arnaud Thomasson organisent deux fois l’an ce type de vente dédiée aux accessoires de fumeur de prestige. Le cigare y est à l’honneur à travers des lots de vitolphilie (entendez collectionneurs de bagues de cigare), de briquets de luxe et de divers accessoires tels des étuis à cigares, caves à cigares, coupe-cigares, fume-cigares en écume de mer, cendriers et ouvrages sur le domaine. Mais les vitoles cubains qui font l’ouverture de certaines ventes de vins chez Christie’s à Londres ou à Genève, voire à New York, ne sont pas admis en ventes publiques en France. « La faute à une vieille loi napoléonienne de 1810 instituant un monopole d’État sur le tabac », se plaint Arnaud Thomasson, qui a bien tenté d’introduire lors d’une vente en 2001 quelques barreaux de chaise anciens avant d’être rappelé à l’ordre par les douanes françaises. Comme le vin, le cigare se bonifie avec l’âge selon les terroirs, les marques (Davidoff, Dunhill…), les années, les calibres, la couleur, la facture et la saveur. Les amateurs devront cependant continuer de se fournir en modules de dix ans d’âge chez les habituels débitants de tabac. La vente de tabacologie du 22 décembre se rabat donc sur les accessoires de fumeurs, un catalogue de près de 500 lots.
En première partie de vente, une collection de bagues de cigare comprend des séries très rares, datées entre 1890 et 1940, représentant des ballerines, des présidents américains, des chefs d’états et une iconographie franc-maçonnique, entre 100 et 600 euros. Quelques lots d’étuis et de caves à cigares de luxe neufs, conçus par Patrick Fallon, sont offerts exceptionnellement aux enchères à des prix inférieurs à ceux pratiqués dans le commerce. « Créée en 1986, la maison Fallon installée aujourd’hui près d’Annecy présente un savoir-faire hors du commun dans l’art de la sellerie-maroquinerie. Par passion, son fondateur, Patrick Fallon, a créé ces “caves de poches” dans un esprit unique et garantissant une étanchéité absolue d’une semaine sans système dans des matériaux d’exception », précise l’expert. Qu’il soit en alligator, buffle, galuchat, peau d’éléphant ou pattes d’autruche, l’étui est en tout cas toujours livré avec une attestation de la convention de Washington relatif à l’utilisation de ces matériaux. Comptez à partir de 200 euros pour un étui coulissant simple, et jusqu’à 1 400 euros pour une cave en carbone pur. Enfin, environ 200 briquets de table et de poche signés Hermès, Dupont, Dunhill ou Cartier sont proposés pour quelques centaines d’euros. Cinq briquets de table à essence Dunhill « Aquarium » en métal argenté, des modèles uniques des années 1950, ont été estimés 1 000 euros pièce. Pour les connaisseurs, Churchill en possédait un. Les briquets et cabinets de fumeurs américains de la marque Ronson des années 1930 sont également attendus. Ils sont susceptibles de séduire des amateurs d’Art déco dans des prix situés autour de 500 euros. Selon l’expert, « ils s’arrachent pour trois à six fois cette somme aux États-Unis et à Londres ».

TABACOLOGIE

Vente le 22 décembre à Drouot, SVV Coutau-Bégarie, tél. 01 45 56 12 20, exposition : le 20 décembre 11h-18h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°183 du 19 décembre 2003, avec le titre suivant : Pas de tabac dans la tabatière

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