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Particuliers

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 3 février 2009 - 541 mots

Les pièces d’archéologie décoratives connaissent un franc succès.

PARIS - Dans une salle archi-comble, la vente d’archéologie organisée par la maison Pierre Bergé & Associés (PBA), soutenue par un public international, a réalisé 2,5 millions d’euros le 17 janvier à Drouot. Cette performance a été optimisée par la tenue de la vacation un samedi, mais aussi par son éloignement des ventes new-yorkaises de décembre. « Nous avons plus de particuliers qui viennent enchérir le week-end, atteste l’expert Christophe Kunicki. J’évite par ailleurs de me greffer sur les grandes ventes anglo-saxonnes, ce qui occasionne un trop grand nombre d’objets sur le marché. En janvier, les acheteurs ont eu le temps de respirer ».

Une pièces « intello »
Les deux pièces majeures de la vente ont été emportées 620 000 euros chacune par deux collectionneurs français au-delà de leur estimation, à savoir une Vénus Génitrix romaine du Ier siècle, en marbre de Paros de 69 cm, et un buste égyptien de reine ou de déesse en diorite noire, d’époque ptolémaïque, du Ier siècle avant J.-C. – en association avec Piasa. Ces deux objets représentent ce qu’il y a de plus désirable en matière de statuaire antique, par leur qualité, leurs dimensions, leur provenance, leur état de conservation, sans oublier leur effet décoratif. Dans cet esprit, une tête romaine monumentale et majestueuse d’Aphrodite pourvue d’une coiffure très sophistiquée, datant du Ier siècle, a été adjugée à un professionnel américain pour 186 000 euros, à son estimation haute. Un beau buste romain du IIIe siècle en marbre blanc, représentant un jeune patricien, ainsi qu’un panneau de sarcophage romain de la même époque en marbre blanc, Aux Amours Vendangeurs et Moissonneurs, sont aussi partis à bon prix, respectivement 80 600 et 74 400 euros.
Au total, un peu plus de la moitié des lots ont trouvé preneurs, laissant sur le carreau les objets de qualité moyenne, réputés plus difficiles à vendre. Pour des raisons aisément identifiables, quelques pièces significatives n’ont pas eu le succès escompté, à commencer par une Vénus Genitrix romaine en marbre blanc du IIe siècle, sculptée en grandeur nature et acéphale (132 cm), estimée 220 000 euros, pour laquelle il n’y a eu aucune enchère, malgré un très beau pedigree. Outre le fait de son encombrement relatif par rapport à un modèle dit « de salon », la dame blanche présentait une surface de marbre peu avantageuse, à l’aspect de sucre. Même sanction pour un buste en stéatite d’époque ptolémaïque, figurant Isis ou une reine égyptienne, estimé 30 000 euros, d’influence trop gréco-romaine pour attirer les amateurs d’antiquités égyptiennes. Considéré défavorablement comme pièce « intello » et donc moins commerciale, parce que sa partie décorative portait sur une surface sculptée de lignes hiéroglyphiques, un rare scarabée de la chasse aux lions, datant du Nouvel Empire (vers 1375 avant J.-C.), a également échoué sur une estimation de 28 000 euros. A contrario, malgré des cassures restaurées visibles, un bas-relief en calcaire à grains fins, représentant un dignitaire, d’une grande finesse d’exécution, est parti à 47 100 euros, au double de son estimation, sans doute pour sa valeur décorative.

Pierre Bergé & Associés

Résultats : 2,5 millions d’euros
Estimation : 2 à 3 millions d’euros
Nombre de lots vendus/invendus : 273/481
Lots vendus : 57 %

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°296 du 6 février 2009, avec le titre suivant : Particuliers

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