Paris très sage

Pas d’éclat pour l’art contemporain

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 30 juin 2000 - 463 mots

Barceló, Hartung et Basquiat arrivent en tête des ventes d’art contemporain parisiennes, conduites le 23 mai par François Tajan, rue des Mathurins et le 7 juin à Drouot-Montaigne par Francis Briest, atteignant respectivement 1,5, 1,4 et 1,2 million de francs. Les produits totaux vendus étaient respectivement de 6,9 et 13,4 millions de francs pour quatre-vingts à quatre-vingt-dix lots vendus. Très loin des 60 millions de dollars de produit obtenus à la mi-mai à New York par Sotheby’s et les 20 millions de dollars par Christie’s.

PARIS - Les deux ventes majeures des mois de mai et juin ont réalisé des produits non négligeables pour Paris malgré des pourcentages de lots vendus (environ 70 % dans les deux cas) qui n’ont rien eu d’exceptionnel.

François Tajan a adjugé, le 23 mai rue des Mathurins, 80 lots sur 116 pour un produit total de 6,9 millions de francs. La plus forte enchère (1,25 million de francs) est allée à une grande toile de Jean-Michel Basquiat de 1986 (200 x 280 cm), The Elephant, présentant sur fond noir plusieurs thèmes récurrents de l’artiste dont des références à des expressions ethniques africaines. Une toile de Francis Picabia de 1918-1919, Serpentins, une composition se situant dans la lignée des œuvres dites “mécanomorphes”, est partie à 780 000 francs. Beaux résultats également pour une toile de Simon Hantaï de 1973 partie à 750 000 francs. Une autre toile de 1973 du peintre a été emportée à 530 000 francs le 7 juin à Drouot-Montaigne lors d’une vente dirigée par Francis Briest. Cette vacation a obtenu un produit total de 13,4 millions de francs pour 92 lots vendus sur 129. Ici encore, les prix les plus hauts ont été obtenus par des artistes étrangers, Miguel Barceló en tête. La Flaque n° 2, acrylique et technique mixte sur toile, appartenant à la série des peintures blanches, peinte dans son atelier parisien et acquise directement auprès de l’artiste par le vendeur, est partie à 1,5 million de francs. Suivaient par ordre décroissant une toile de Hans Hartung de 1947 aux arabesques noires sur fond marron (1,4 million de francs) et un assemblage de Jean Dubuffet de 1957 (920 000 francs). Les œuvres d’affichistes ont obtenu également de bons résultats. Ainsi des Dessous du faubourg Saint-Honoré, une affiche lacérée sur toile de Jacques Mahé de la Villeglé, partie à 120 000 francs et d’un diptyque de Raymond Hains de 1976 emporté à 116 150 francs. Deux œuvres de Gaston Chaissac ont également été saluées par de fortes enchères. Un totem de 1963, haut de 1,18 mètre, peint au Ripolin sur une découpe de bois brut est monté jusqu’à 420 000 francs alors qu’un livret manuscrit composé de seize feuilles, comprenant plusieurs dessins à la plume et à l’encre noire, atteignait 210 000 francs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°108 du 30 juin 2000, avec le titre suivant : Paris très sage

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