Peinture ancienne

Paris Tableau monte en gamme

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 26 novembre 2014 - 500 mots

Si certains exposants peinaient à se renouveler, d’autres présentaient des œuvres inédites haussant ainsi le niveau du salon qui manque encore cependant de visiteurs.

PARIS - À Paris Tableau, le salon spécialisé en peinture ancienne qui se tenait au palais de la Bourse du 13 au 16 décembre, le niveau, qui augmente d’année en année, était de belle qualité. Certains marchands, notamment étrangers, ont joué le jeu plus que d’autres : ils ont montré des œuvres inédites, prouvant qu’ils ne gardent pas tout pour Tefaf de Maastricht, foire historiquement réputée pour les tableaux anciens qui se tient en mars. « Avec les incertitudes économiques du moment, il est dur de trouver de bons tableaux. Les collectionneurs préfèrent les garder, comme une sécurité », rappelle Jacques Leegenhoek (Paris).

Ce qui manquait au salon ? Plus de visiteurs. « Il faut que nous nous fassions davantage connaître. Ce salon ne doit pas rester confidentiel », lançait le même galeriste. Les conservateurs français étaient bien présents, mais aussi les conservateurs américains (du Lacma, du Kimbell Art Museum au Texas, du MET de New York ou de la National Gallery de Washington). « Nous touchons les institutions, mais c’est plus difficile du côté des collectionneurs », notait Bertrand Gautier (galerie Talabardon et Gautier). Il y avait aussi un manque de clients américains. « Aux débuts du Salon du dessin, ils ne venaient pas non plus. Maintenant ils viennent. Il faut laisser le temps à ce jeune salon », commente Nicolas Joly, expert.

Un enthousiasme grandissant pour l’ancien

De nombreuses œuvres ont   cependant trouvé preneur, avec un intérêt plus vif pour celles dont les prix allaient de 80 000 à 250 000 euros : Jacques Leegenhoek (Paris) a cédé une Sainte Cécile, de Simone Cantarini ; Maurizio Canesso a vendu Le Christ apparaissant à Madeleine de l’Albane ; Agnews s’est séparé de Chevaux effrayés par les vagues, du baron Gérard (autour de 250 000 euros) ; Maurizio Nobile a cédé Judith et Holopherne de Filippo Vitale (1585-1650), autour de 700 000 euros ; Jean-François Heim a vendu son grand format, Hallali de loup 1721, d’Alexandre-François Desportes. La galerie Aaron a vendu plusieurs œuvres dont La Bergère, de Boucher et Bacchante endormie (autour de 130 000 euros) de Jean-Baptiste Marie Pierre (1789), qui rejoint le Musée des beaux-arts de Rennes. Quant à la galerie Talabardon et Gautier, ses œuvres atypiques ont trouvé leur public,  tel un portrait d’un genre naïf de Napoléon sur son lit de mort (1821), par Denzil O. Ibbetson, officier chargé du réapprovisionnement de Longwood à Sainte-Hélène, vendu dès le vernissage. Elle a également cédé deux marines de Théodore Gudin (1802-1880) à la Fondation Custodia. Pas encore vendues ou seulement réservées, d’autres œuvres méritaient le détour, comme sur le stand de la galerie Porcini (Naples), nouveau venu, où figurait un beau tableau de Francesco Solimena, La Conversion de saint Paul, réservé par un musée ou chez Claude Vittet où était accrochée une belle Vierge à l’enfant endormi, du Maître de la Madone Clemens.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°424 du 28 novembre 2014, avec le titre suivant : Paris Tableau monte en gamme

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