Paris : maisons et serviteurs

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 décembre 1995 - 728 mots

Prématurément disparu, Pino Pascali reste une figure emblématique de l’Arte povera, auquel il avait donné un visage plus ironique et plus grinçant que ses coreligionnaires, en particulier avec ses installations poétiques et critiques et ses fausses armes lourdes.

La galerie Durand-Dessert (28, rue de Lappe, 48 06 92 23) salue sa mémoire avec un ensemble de pièces importantes jusqu’au 13 janvier. Gotthard Graubner a soixante-cinq ans et est l’un des représentant les plus en vue d’une peinture à la fois minimale et empreinte d’une grande sensibilité. Sa marque de fabrique est constituée par ce qu’il appelle les Farbraum­körper, corps de couleur dont la surface se tend irrésistiblement sous l’effet d’une attraction mystérieuse ou d’un gonflement organique.

La galerie Karsten Greve (5, rue Debel­ley­me, 42 77 19 37) présente, du 2 décembre au 29 février, des travaux sur papier. L’actualité de Louise Bourgeois n’est pas encore terminée, même si l’exposition au Musée d’art moderne de la Ville de Paris a fermé ses portes (cette même rétrospective sera d’ailleurs présentée à Hambourg dès le mois de janvier).

La galerie Pièce Unique (4, rue Jacques-Callot, 43 26 54 58) poursuit ses activités en dépit de la disparition de son fondateur, Lucio Amelio, et présente une œuvre de la plus célèbre et de la plus attachante exilée de France jusqu’en janvier.

Qu’est-ce qu’une maison ? Jean-Pierre Raynaud et Krzysztof Wodicko en ont tous deux une longue expérience, même si (et c’est tout l’intérêt de la confrontation) l’un est sédentaire et les détruit parfois, l’autre nomade et les reconstruit sans cesse. La galerie Gilles Peyroulet (7, rue Debelleyme, 42 74 69 20) propose, du 2 décembre au 20 janvier, des éléments de réponse que bien d’autres artistes auraient pu compléter. François Bouillon, Fabrice Hybert et Camille Saint-Jacques, quant à eux, s’intéressent aux "serviteurs et messagers", qui vont d’une maison à l’autre porter bonnes et mauvaises nouvelles.

Tel est, en effet, le titre de leur commune exposition à la galerie François Mitaine (60, rue Mazarine, 40 51 70 60), qui se poursuivra jusqu’au 13 janvier. Jusqu’à la même date, on découvrira les nouveaux travaux du même Fabrice Hybert, jeune artiste français d’une étonnante prolixité, puisqu’il parvient à être présent aux quatre coins du pays à des dates très rapprochées. Une étape supplémentaire à la galerie Froment Putman (33, rue Charlot, 42 76 03 50).

On a pu voir Marlene Dumas à la dernière Biennale de Venise, à la fois dans le pavillon néerlandais et dans "Identité-altérité".
Ses tableaux sont partagés entre l’humour noir et des effets de pathos parfois assez violents. Elle est sans aucun doute l’un des peintres les plus intéressants des Pays-Bas. La galerie Samia Saouma (16, rue des Coutures-St-Gervais, 42 78 40 44) propose ses œuvres récentes jusqu’au 31 janvier. Michel François, quant à lui, est belge et investit la galerie Jennifer Flay (7, rue Debelleyme, 48 87 40 02) jusqu’au 16 décembre. On découvrira un jeune artiste dont on sait peu de chose, Patrick Everaert, à la galerie Météo (4, rue Saint-Nico­las, 43 42 20 20) jusqu’au 23 décembre.

Chinois de Paris depuis 1987, Chen Jiang-hong plonge, dit-on, dans la culture orientale et occidentale pour mettre au jour dans ses tableaux "la sève de l’émotion" et "le torrent de ses rêves". La galerie Sylvie Guimiot (15, rue des Tour­nel­les, 40 29 93 26) le présente du 12 décembre au 6 janvier. Une toute nouvelle et jeune galerie s’ouvre et se nomme Colombani-Robin (58, rue Quincam­poix, 42 74 16 47). Elle présente Eudes Menichetti jusqu’au 23 décembre, et il faut lui souhaiter bon vent.

Nombreux les photographes cet hiver : Jorg Molder est jusqu’à Noël à la galerie Farideh Cadot (77, rue des Archives, 42 78 08 36). Dans un rassemblement hétérogène mais sous le même soleil noir du crime, on verra Weegee, Robert Parry, Marcel Bovis, Pierre Jahan, Philippe Calendre, James Abbe à la galerie Zabriskie (37, rue Quin­cam­poix, 42 72 35 47), du 6 décembre au 20 janvier.

Isabelle Waternaux, elle, fait des portraits photographiques d’Orientaux et privilégie la respiration du modèle, peut-être pour tenter d’ôter à la photo son caractère morbide. La galerie Gilbert Brown­stone (26, rue Saint-Gilles, 42 78 43 21) présente ses tirages du 9 décembre au 21 janvier. Enfin, Knut Maron présente ses "Paysages improbables" à la galerie Bouqueret-Lebon (69, rue de Turenne, 40 27 92 21) jusqu’au 23 décembre, et ce sera bientôt Noël.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°20 du 1 décembre 1995, avec le titre suivant : Paris : maisons et serviteurs

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